Tu comprendras un jour by Motulsky Bernard & Bernard Motulsky

Auteur:Motulsky, Bernard & Bernard Motulsky [Motulsky, Bernard & Bernard Motulsky]
La langue: fra
Format: epub
Tags: roman
Éditeur: Del Busso
Publié: 2023-11-30T23:00:00+00:00

La clandestinité

Démobilisé, Henri se retrouve à Marseille avec quelques francs en poche seulement. Aucun plan. Il doit tout recommencer à zéro. Encore une fois.

Comme réfugié allemand, juif de surcroît, il doit se cacher pour éviter d’être arrêté et condamné à une mort certaine. Dans la clandestinité, il tente de s’organiser. Un de ses amis diplomates, qui résidait à l’Hôtel du Parc, à Vichy, pourrait l’aider. Henri décide d’y aller, mais, arrivé là, déconvenue: plus de diplomate, mais plutôt Pétain, installé depuis la veille avec tout son gouvernement, après avoir obtenu les pleins pouvoirs de l’Assemblée nationale.

Pour Henri, la situation est extrêmement dangereuse. Il choisit la ville de Lyon, à trois cents kilomètres au nord de Marseille, pour se réfugier. Il y fera la connaissance de Paul Roubier, un juriste réputé, professeur et doyen de la Faculté de droit de l’université de Lyon. Les deux hommes vont sympathiser et se découvrir des affinités intellectuelles. Sous sa direction, Henri va entamer son doctorat en droit, en pleine clandestinité et en pleine guerre. Il va passer deux ans à Lyon sous la protection du doyen Roubier, échappant aux rafles et aux contrôles.

En novembre 1942, en réponse au débarquement des armées alliées en Afrique du Nord, les armées allemandes envahissent la zone dite libre en France. C’est ainsi qu’arrive à Lyon l’un des plus sanglants officiers SS de la Deuxième Guerre mondiale, Klaus Barbie. On mesurera après la Libération la cruauté de ce haut gradé de l’armée allemande, qui a d’abord sévi aux Pays-Bas et en URSS avant d’être nommé à la tête de la Gestapo (la police secrète nazie) de Lyon, où il multipliera la chasse aux résistants, les tortures, les exécutions et les déportations. Lyon est devenue trop dangereuse pour Henri.

Prendre le maquis et devenir résistant, c’est le seul choix qui s’offre à lui. Il se rend dans les Alpes de Haute-­Provence, dans le camp de Montmaur, sous le commandement d’Antoine Mauduit.

Il y demeurera deux ans. Sous la couverture d’un centre d’accueil pour prisonniers libérés ou évadés, Mauduit crée une véritable organisation de résistance comprenant des personnes en situation irrégulière. Ainsi, Montmaur devient un des premiers maquis de France. À partir de 1942, le commandant Mauduit accueille aussi des militaires démobilisés de l’armée de l’armistice du 22 juin 1940 et des jeunes Français réfractaires au Service du travail obligatoire, instauré en février 1943.

Au camp de Montmaur, on fabrique de faux papiers et des plans d’évasion expédiés dans les camps grâce à un réseau très structuré.

Henri est affecté à diverses tâches. Son groupe se livre à des travaux de terrassement. Malgré les conditions difficiles et la précarité du refuge, il réussit à faire avancer son doctorat.

Encore une fois, Henri sera favorisé par la chance dans son parcours du combattant: un accident survenu alors qu’il travaille à construire une route le force à quitter son groupe. S’étant blessé à une jambe avec sa hache, il se réfugie chez une amie, Josette, le temps que sa blessure guérisse. Quand il retourne dans le maquis, il n’y trouve plus personne.

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