Tous les levers du soleil Livre 3 (French Edition) by Luce Kolhmann

Auteur:Luce Kolhmann [Kolhmann, Luce]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2017-05-21T22:00:00+00:00

Il était juste là, contre moi. Sa chaleur bienfaisante et son corps bouillant, gigantesque. Il m'avait tant manqué. J'avais tant besoin de lui ! L'homme que j'aimais, mon maître, mon mari. Je voulais sentir sa force, son envie, son désir, sa passion. Le toucher, le sentir. M'abreuver de son courage et de sa détermination. De son amour, de sa tendresse. De son parfum et de ses mots. De ses gestes et de ses étreintes. Je le voulais tant ! Je l'aimais à en mourir. Mes doigts contre sa peau, sur ses habits, le parcouraient avec lenteur. Je sentais son cœur qui pulsait, sa peau de braise, la fragrance de son souhait. Il brûlait pour moi. Et moi pour lui. Je me liquéfiais, je fondais. Dans les ténèbres, je ne percevais plus que son aura en feu. La puissance dans ses muscles et l'ardeur du désir qui coulait dans ses veines. J'ai remué contre lui. Mes doigts ont parcouru son haut de cuir, sont remontés en glissant sur les sangles et attaches. L'odeur du cuir, du bois et de l'humus, cette senteur particulière qui le caractérisait tant ! Il n'y avait que mon homme pour porter un tel parfum envoûtant, le seul qui me rendait folle. Et sa voix... cette voix profonde et grave, sortie tout droit des entrailles obscures... rauque et troublante...

Je le sentais contre moi. Il était enfin là, enfin revenu. A moins que ce ne soit moi qui étais rentrée. J'étais rentrée. J'étais libre, de nouveau dans ses bras, j'étais à lui. J'avais tellement attendu cet instant ! Mes lèvres ont trouvé son col entrouvert, sa peau chaude, ses longs cheveux. Ma paume filait sur sa poitrine. Je me suis agrippée à lui. Sa barbe m'a picotée. J'ai insinué ma bouche dans son cou.

— Arghaas...

J'ai bougé pour mieux me pelotonner contre lui. Il basculait lentement, il arrivait vers moi. Son visage descendait, cherchait le mien. Mais pourquoi faisait-il si sombre ? Je n'entrevoyais pas ses traits. Sa mâchoire carrée, ses pommettes hautes, son nez droit. Je ne voyais rien de cela. Ses mèches ébène qui tombaient devant ses yeux bruns entourés d'un liseré sang. Ses sourcils épais, sa barbe drue. Pourquoi ne percevais-je rien encore ? Il était pourtant si près. Peut-être parce qu'il faisait nuit. Il faisait trop noir. Et pourtant, sa chaleur irradiait mes doigts, son cœur battait de façon désordonnée, à en sortir de sa poitrine. J'ai pressenti son corps qui basculait vers moi, qui voulait m'offrir ce que j'attendais. Ses lèvres, sa douceur, la saveur de sa langue. Son bras est venu s'enrouler sur ma taille pour m'étreindre, pour me coller plus fort. Sa respiration était puissante et intense. Même hachée et irrégulière. Je ne désirais que ça, retrouver ce qui m'avait tant manqué durant tout ce temps. Son étreinte et sa soif de moi. J'ai fait courir mes lèvres dans son cou en me sentant brûler de l'intérieur.

— Arghaas...

C'étaient des gémissements qui sortaient de ma gorge. Mais des murmures enflammés et avides. Ma main est allée s'enrouler sur sa nuque, dans les plis de son vêtement, sur son col relevé.

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