Toro ! Toro ! by Michael Morpurgo

Toro ! Toro ! by Michael Morpurgo

Auteur:Michael Morpurgo [Morpurgo, Michael]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Neylou
Publié: 2011-01-24T05:00:00+00:00


Je me relevai lentement, étonné de n'avoir rien de cassé. Je n'étais pas blessé du tout, simplement un peu contusionné et j'avais une coupure à la joue. Je sentis le sang poisseux sous ma main quand je la touchai. Je n'avais pas de corde, je savais que je n'en aurais pas besoin, que Paco nous suivrait, Chica et moi, comme si on lui avait appris à le faire.

J'avais l'intention d'aller aussi loin, aussi vite que possible avant le lever du jour. En dehors de ça, je ne savais pas où me diriger, ni ce que j'allais faire de lui. Alors que nous gravissions les sentiers creusés d'ornières dans les collines, je fus soudain transporté de joie. Paco était libre et je le garderais libre. Je ne me rendais plus compte de ce que j'avais fait, je ne pensais pas à ce que signifierait pour mon père la perte du troupeau auquel il tenait tant. Paco ne subirait pas cette mort affreuse dans l'arène, c'était la seule chose qui m'importait. J'avais réussi et j'exultais.

Chica semblait connaître le chemin, et elle avait le pied aussi sûr qu'une mule. A aucun moment, je ne risquais de tomber en dépit de mon épuisement. Derrière nous, c'était plus difficile pour Paco, mais il se débrouillait.

Je sentis l'humidité de la brume matinale nous envelopper avant même que l'aube paraisse. Nous continuions de monter de plus en plus haut dans le brouillard jusqu'à ce que les dernières ombres de la nuit se dissipent et qu'un soleil d'un blanc voilé se lève au-dessus des collines.

Nous arrivâmes soudain dans une clairière. De l'autre côté, je vis une cabane à moitié en ruine, et tout près un enclos circulaire entouré d'un mur de pierre. Je ne l'avais jamais vu auparavant, mais j'en avais vu de semblables, dispersés dans les bois de chênes-lièges, qui avaient été construits pour rassembler des troupeaux de bovins, de moutons ou de chèvres. Paco nous suivit à l'intérieur et je refermai la porte derrière lui. Aussitôt Paco et Chica se mirent à flairer l'herbe. Je m'allongeai à l'abri du mur et m'endormis sans même m'en rendre compte.

Je ne sais ce qui m'éveilla, la tiédeur du soleil peut-être, ou les cris des vautours. Ils tournoyaient au-dessus de nous dans le ciel bleu. La brume s'était dissipée. Paco était couché à côté de moi et ruminait en se léchant le museau. Chica se reposait sur ses quatre pattes, à moitié endormie. Je restai allongé là un moment, essayant de reprendre mes esprits.

Ce fut à ce moment que j'entendis un bourdonnement lointain, comme l'essaim d'un million d'abeilles. Il n'y avait pas d'abeilles en vue, ni rien d'autre d'ailleurs. Je me dis que ce devait être un effet de mon imagination. Mais Paco se leva alors et s'ébroua.



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