Terroristes by Trévidic Marc

Terroristes by Trévidic Marc

Auteur:Trévidic,Marc [Trévidic,Marc]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: J.-C. Lattès
Publié: 2013-01-22T23:00:00+00:00


Les plus fondamentalistes de nos jeunes musulmans, cependant, veulent vivre dans un pays appliquant les règles divines. Faut-il les laisser faire ? C’est la question actuelle et elle appelle une réponse négative.

L’argument le plus souvent soulevé pour s’opposer ab initio à l’émigration jihadiste est d’ordre sécuritaire. L’histoire de l’antiterrorisme démontre que cet argument est valable. La plupart de nos exilés en terre de Jihad reviennent tôt ou tard. Pendant longtemps, nous avions affirmé haut et fort que la situation était sous contrôle. Nos services antiterroristes étaient tellement excellents que nous savions qui partait et qui revenait. Mais c’était à une autre époque, celle de « l’avant-Merah », celle où les jihadistes passaient tous par un chemin aussi balisé que celui de Compostelle. Ce chemin passait par Londres, puis Peschawar et, à leur retour, nos moudjahidin intégraient des groupes structurés, connus et très surveillés. C’était avant la mode du Jihad individuel et des groupuscules difficilement détectables. Depuis Mohamed Merah, nous savons que nous ne sommes pas infaillibles, que nous ne pouvons pas tout contrôler. La DCRI a compris le danger et a ressorti des tiroirs une vingtaine de dossiers d’individus isolés ayant goûté aux charmes des entraînements sommaires en zone pakistano-afghane. L’idée était de purger, d’en avoir le cœur net. Mais combien dans le lot étaient prêts à passer à l’action ? Combien étaient des agents dormants formés à la taqiyya ? Apparemment aucun, dans l’échantillon sélectionné. Parce que ce n’est pas si simple. Ce n’est pas comme si tous ceux qui partaient en zone pakistano-afghane ou dans d’autres terres de Jihad, tous ceux qui y suivaient un endoctrinement idéologique et militaire devenaient nécessairement des terroristes. Des années d’expérience ont démontré le contraire. La très grande majorité de nos jihadistes s’est rangée, après un passage par la case prison ou même pas. Et nous en vîmes passer. En comptabilisant seulement ceux qui subirent un traitement judiciaire à leur retour – dont on peut espérer qu’ils ne sont pas le sommet de l’iceberg –, on atteint le chiffre non négligeable de 175 personnes environ ayant suivi un entraînement militaire et s’étant parfois battues à l’étranger au sein de la mouvance Al Qaida. Dès 1992-1993, la branche française du MJIM (le mouvement de la jeunesse islamiste marocaine) a envoyé une quinzaine de recrues en Afghanistan. Pendant les années GIA, on peut estimer à une trentaine les Français ou résidents français partis s’entraîner dans ce que nous avions baptisé les « filières afghanes ». Le conflit bosniaque a multiplié les vocations. Une bonne vingtaine de jihadistes a fait le voyage depuis la France entre 1993 et fin 1995. Le retour de Ben Laden en Afghanistan, après la prise de pouvoir par les taliban, a redonné du souffle aux infrastructures d’entraînements, les fameux camps d’Al Qaida. Jusqu’en 2001, une bonne quarantaine de recrues est partie dans cette zone. Le conflit en Tchétchénie a vu arriver une quinzaine de jihadistes. Quelques Français ou résidents français ont tenté leur talent au Cachemire ou en Somalie, mais pas plus d’une dizaine.



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