Robin by Stephen R. Lawhead

Robin by Stephen R. Lawhead

Auteur:Stephen R. Lawhead [Lawhead, Stephen R.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
ISBN: 9782702140468
Éditeur: Le Livre de Poche
Publié: 1979-06-14T22:00:00+00:00


CHAPITRE 24

Bien que des espions aient depuis longtemps confirmé ses soupçons – trois châteaux étaient en cours d’érection aux frontières de l’Elfael –, le baron souhaitait voir de ses yeux la construction des bastions de De Braose.

Maintenant que le beau temps avait atteint les vallées, il estimait judicieux d’aller rendre une nouvelle visite au comte. Sur le chemin, il pourrait passer voir ses laquais bretons pour s’assurer de la progression des plantations printanières. En tant que suzerain d’un peuple soumis, cela ne faisait jamais de mal de faire une apparition imprévue de temps à autre pour apprécier l’humeur des gens qui se trouvaient sous son autorité. Lord Cadwgan ne lui avait causé que peu d’ennuis au cours de son règne, ce dont l’habile baron lui était reconnaissant. Mais depuis que l’incursion tant attendue dans les territoires gallois avait commencé, Neufmarché estimait préférable de se rendre compte par lui-même de l’avancée de l’opération, histoire de récompenser la loyauté et l’assiduité, et de tuer dans l’œuf la moindre étincelle de mécontentement avant d’éventuels embrasements.

Ces pensées à l’esprit, le baron se mit en route par un beau matin pour Caer Rhodl, la forteresse du roi Cadwgan, en compagnie d’une petite escorte. À son arrivée deux jours plus tard, le roi gallois le reçut avec une certaine retenue. « Mon seigneur Neufmarché, dit Cadwgan en sortant de sa grande salle. Je m’étonne que vous n’ayez pas dépêché votre intendant pour me prévenir de votre arrivée. Je vous aurais réservé l’accueil qui vous sied.

— Rassurez-vous, je ne savais pas moi-même que j’allais venir ici, mentit le comte avec un sourire avenant. J’étais déjà sur la route quand j’ai décidé de faire cette halte. Je n’attends nulles façons. Tenez, venez donc chevaucher avec moi – j’ai pour projet d’aller inspecter les champs. »

Le roi ordonna qu’on selle des chevaux de sorte que lui, son propre intendant et quelques guerriers de son escorte puissent accompagner le baron. Puis tous partirent battre la campagne. « L’hiver a été rude par ici ? demanda aimablement le baron.

— Bien assez, répondit le roi. Mais plus encore dans le cantref voisin. » Il indiqua l’Elfael au nord d’un petit signe du menton. « Oui, poursuivit-il comme s’il réfléchissait pour la première fois à la question. Ils ont perdu leurs récoltes, ce qui était déjà assez dur, mais à présent on les empêche de planter.

— Vraiment ? » s’étonna le baron Neufmarché avec une curiosité non feinte. Tout ce qui concernait les difficultés d’autrui l’intéressait. « Et savez-vous pourquoi ?

— C’est ce nouveau comte, le parent de De Braose ! D’abord il les pousse tous à s’enfuir, et maintenant qu’ils sont de retour, il les force à construire ses maudites forteresses.

— Il construit des forteresses ? s’enquit Bernard, le regard empreint d’une expression innocente.

— Oui, trois, répondit sombrement le roi. C’est du moins ce que j’ai entendu dire, et je n’ai aucune raison de ne pas le croire.

— Très ambitieux, admit Neufmarché. Je n’aurais jamais imaginé qu’il ait besoin de telles fortifications pour administrer le petit Elfael.



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