Robespierre by Leuwers Hervé

Robespierre by Leuwers Hervé

Auteur:Leuwers, Hervé [Leuwers, Hervé]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Biographie, Histoire, Littérature française
Amazon: B00R91UY2W
Éditeur: Fayard
Publié: 2014-08-26T22:00:00+00:00


La paix du foyer Duplay

Pétion n’a jamais été un habitué de la maison Duplay où, depuis l’été 1791, Robespierre rentre après chaque combat. Située dans la section de Vendôme (bientôt dénommée des « Piques »), elle se dresse à proximité immédiate des Jacobins et de l’Assemblée, au 366, rue Saint-Honoré15. Au-delà de la porte cochère, encadrée par les boutiques d’un restaurateur et d’un bijoutier, la vaste bâtisse à un étage enserre une cour, dont le hangar des ouvriers et celui du bois résonnent du travail des menuisiers. Au rez-de-chaussée sont la salle à manger, la cuisine, le salon et le cabinet d’étude ; à l’étage, diverses pièces et les chambres, dont celle de Robespierre.

Quand il ne partage pas l’espace commun, Robespierre se réfugie dans le cabinet d’étude du rez-de-chaussée, dans l’une des pièces de l’étage où il entrepose ses livres, ou encore dans sa modeste chambre. Élisabeth Le Bas (née Duplay) a laissé une description précise de cette dernière : « Elle n’avait qu’une croisée, une cheminée ; son mobilier était le plus simple du monde : un lit de noyer ; les rideaux du lit en damas bleu à fleurs blanches, garniture provenant d’une robe de ma mère ; un très modeste bureau ; quelques chaises de paille ; il y avait aussi un casier servant de bibliothèque. Cette chambre était éclairée par une fenêtre donnant sur les hangars, en sorte que Robespierre entendait sans cesse le bruit du travail, mais sans en être troublé16. » C’est là qu’il loge jusqu’à l’été 1794, à l’exception de quelques semaines… Charlotte, en effet, est venue rejoindre ses deux frères à Paris ; après avoir été accueillie chez les Duplay, dans le bâtiment longeant la rue, avec Augustin, elle prend un appartement rue Saint-Florentin et y habite quelque temps avec Maximilien. À l’issue d’une maladie, celui-ci se laisse cependant convaincre de retrouver le foyer Duplay. Quant au cadet, il s’installe avec sa sœur au retour de sa mission à l’armée d’Italie17.

Les Duplay sont une famille aisée. Maurice, le père, a dépassé les cinquante-cinq ans et dispose de revenus confortables ; il vit auprès de son épouse, Françoise Éléonore, toujours attentive aux moindres attentes de trois de leurs quatre filles, de leur jeune garçon et de leur prestigieux hôte. L’aînée, Sophie, a quitté le foyer familial après son mariage avec un juriste d’Issoire, Auzat. Ses trois sœurs sont à marier ; la plus jeune, Élisabeth, est la première à franchir le pas, avec le conventionnel Philippe Le Bas. Elle l’épouse le 26 août 1793, avec son oncle Vaugeois et Robespierre pour témoins. Ses aînées, Éléonore et Victoire, attendent. Éléonore, affectueusement appelée Cornélie (Cornélie Copeau, plaisante Danton18), aurait été sur le point d’épouser Robespierre… Charlotte, dubitative, écrit dans ses Mémoires : « Ce qu’il y a de certain, c’est que Madame Duplay eût vivement désiré avoir mon frère Maximilien pour gendre, et qu’elle n’oublia ni caresses, ni séductions pour lui faire épouser sa fille. Éléonore aussi était très ambitieuse de s’appeler la citoyenne Robespierre.



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