Racines by Robin Hobb - Le Soldat Chamane - 8

Racines by Robin Hobb - Le Soldat Chamane - 8

Auteur:Robin Hobb - Le Soldat Chamane - 8 [Robin Hobb - Le Soldat Chamane - 8]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Alexandriz
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


7

Retrouvailles

La Carriole gravissait lentement la pente, et le monde retenait son souffle. J’avais le temps d’observer tous les détails de la scène. Epinie portait un chapeau, comme il seyait à une dame, mais elle l’avait posé trop précipitamment sur sa tête, à moins que la mode ne le voulût en équilibre instable sur le côté. Une des roues de la voiture tournait tant à faux que je décidai aussitôt qu’elle ne retournerait à Guetis qu’une fois sa carriole réparée. Mais je regardais surtout Epinie elle-même.

Comme elle se rapprochait, je distinguai des taches rouge vif sur ses pommettes ; elle était mince, mais non plus maigre comme la dernière fois où je l’avais vue en rêve. Ses lèvres bougeaient : elle parlait à son bébé dans le panier, et soudain je n’y tins plus : je me mis à courir vers elle en criant : « Epinie ! Epinie ! »

Elle voulut arrêter son cheval, mais ma course précipitée vers elle effraya la pauvre vieille bête qui, au lieu de ralentir, vira de côté et emporta la carriole dans l’herbe haute. Là, les roues faussées refusèrent de tourner davantage, et cela, plus que les efforts d’Epinie pour tirer sur les rênes, empêcha la voiture d’aller plus loin. J’atteignis le véhicule à l’instant où ma cousine sautait du siège, et je la reçus dans mes bras, la serrai contre moi et la fis tournoyer, fou de joie de la revoir, tandis qu’elle jetait ses bras autour de mon cou. Jamais je n’avais rien ressenti d’aussi apaisant que cette simple expression d’affection sans mélange. Pourtant, hormis notre parenté, Epinie n’avait jamais eu aucun motif de m’aimer, d’accepter les sacrifices que je lui avais imposés ni de prendre les risques qu’elle avait pris pour moi : je n’avais amené dans sa vie que peine et souffrance. Or, son étreinte franche m’assurait qu’elle tenait toujours à moi malgré les meurtrissures que je lui avais infligées. Je me sentais tout petit devant sa capacité à aimer. Quésit avait arrêté sa monture et nous regardait d’un air effaré. Epinie, comme toujours, parlait à flot continu alors que je la faisais tourner dans mes bras.

« J’étais sûre que tu reviendrais ! Même quand je n’ai plus senti ta présence, j’étais sûre que tu n’étais pas mort, et je l’ai dit à Spic. Ah ! Quelle peur j’ai eue en me réveillant un matin sans plus sentir la magie. J’ai essayé de décrire ce que j’éprouvais à Spic, de lui expliquer que tu nous avais dit adieu, et aussitôt il a répondu que je devais accepter ta mort probable. Crois un peu en lui, ai-je rétorqué ; on ne tue pas un Burvelle aussi facilement ! Ah Jamère, que je suis heureuse de te revoir, de te toucher, de savoir que tu es revenu ! Repose-moi, repose-moi à terre, il faut que tu fasses la connaissance de… comment dit-on ? ta cousine issue de germaine ? Ah, ça fait ridicule, elle est beaucoup trop petite pour une cousine issue



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