Quand sort la recluse by Fred Vargas

Quand sort la recluse by Fred Vargas

Auteur:Fred Vargas [Vargas, Fred]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Publié: 2017-05-14T22:00:00+00:00


Froissy venait vers eux, un peu de rose aux joues, suivie de Veyrenc, quand Mercadet redescendit avec le chat nourri et ronronnant, qu'il reposa avec douceur sur la machine. Cette photocopieuse n'était plus en fonction, sauf urgence, puisqu'elle servait de lit pour l'animal. Mais on la laissait branchée afin que son capot restât tiède. L'espace d'un instant, Adamsberg trouva la vie de la Brigade très compliquée. Est-ce qu'il avait trop laissé filer les brides ? Laissé traîner les revues d'ichtyologie sur le bureau de Voisenet, laissé le chat organiser son territoire, laissé un lit pour Mercadet, laissé Froissy emplir une armoire de réserves alimentaires, disponibles en cas de guerre, laissé Mordent à sa passion des contes de fées, laissé Danglard à une érudition envahissante, laissé Noël couver son sexisme et son homophobie ? Laissé son propre esprit ouvert à tous les vents ?

Il repassa ses doigts dans ses cheveux, regardant Froissy s'approcher un dossier à la main, suivie de Veyrenc.

— Que se passe-t-il ? demanda-t-il d'une voix qu'il trouva lui-même un peu éteinte.

— Veyrenc se posait des questions.

— Tant mieux, Louis. Parce que moi, ce soir, le vent siffle entre mes oreilles. Il m'humidifie.

— Si bien que j'ai fouillé sur les agresseurs de l'orphelinat déjà décédés, poursuivit Froissy. Vous vous souvenez ? Ceux qui sont morts bien avant l'attaque des recluses ?

— Oui, dit Adamsberg. Les quatre autres.

— César Missoli, Denis Haubert, Colin Duval et Victor Ménard, énuméra Froissy. Veyrenc pensait qu'il n'était pas logique, si les hommes mordus avaient décidé de se venger de la bande, qu'ils aient laissé ces quatre-là mourir de leur belle mort.

— Une vengeance est complète ou n'est pas, dit Veyrenc.

— Et donc ? demanda Adamsberg en redressant la tête.

— César Missoli est mort d'une balle dans le dos, devant sa villa de Beaulieu-sur-Mer, Alpes-Maritimes. L'enquête n'a pas abouti. Comme il roulait dans les milieux mafieux d'Antibes, on a conclu à un règlement de comptes.

— Quand, lieutenant ?

— En 1996. Denis Haubert, deux ans plus tard, est tombé de son toit en réparation. Le cran de sûreté de l'échelle télescopique était mal fixé. Classé accident domestique.

Adamsberg commença à tourner en rond dans la salle, mains dans le dos. Il alluma une des dernières cigarettes de Zerk, à moitié vidée de son tabac. Il allait falloir qu'il en rachète bientôt à son fils afin de pouvoir lui en voler quelques autres. Il n'aimait pas cette marque, trop âpre, mais enfin, à cigarette volée on ne regarde pas les dents. Veyrenc souriait, appuyé à la table de Kernorkian, bras croisés.

— Puis passent trois ans, enchaîna Froissy. C'est le tour de Victor Ménard, en 2001. Un garagiste épris de grosses cylindrées. À l'époque, il avait une 630 cm3, qu'il conduisait à vitesse maximale. Très lourd sur une route glissante.

— Glissante ?

— Couverte d'huile de moteur, précisa Froissy, sur une portion de quatre mètres de longueur en plein virage. Dérapage à 137 km/h. Fracture des cervicales, enfoncement du frein dans le foie, il décède. Accident bien sûr. Enfin, Colin Duval, un an plus tard, on arrive en 2002.



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