Prisonnier de tes bras by Jeremy Henry

Auteur:Jeremy Henry [Henry, Jeremy]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Gay
Publié: 2017-09-05T22:00:00+00:00

* * *

Jérémy descend de voiture et scrute l’impressionnante maison japonaise traditionnelle. Tous les ingrédients sont là : les murs blancs, les recouvrements en pagode, le jardin entretenu avec art et une étrange impression d’avoir fait un bond temporel, deux siècles plus tôt.

— Où sommes-nous ? Un restaurant ?

Yu place une main dans le dos de son favori, puis se penche sur lui.

— Non, mais tu vas trouver cette petite soirée très… instructive.

Jérémy se renfrogne. Son maître semble trop excité pour ne pas éveiller ses soupçons.

— Quoi que tu voies, quoi qu’il arrive, ne t’éloigne jamais à plus d’un mètre de moi.

— Pourquoi ?

Cette question restera pour l’instant sans réponse, car la porte d’entrée s’ouvre sur eux, et un homme apparaît pour les accueillir. Jérémy reconnaît aussitôt un yakuza, quand il en croise un.

— Aoki-san, s’incline légèrement Yu devant son hôte.

Ils se serrent la main, et sont invités à pénétrer à l’intérieur. Seuls Yu, Tran-Han et Jérémy dépassent le vestibule et accèdent à une grande pièce de réception où des convives discutent déjà en petits groupes.

— Les enchères débutent dans une heure.

— Bien, répond platement Yu.

— Je suis ravi de votre présence. Beaucoup d’acheteurs avaient hâte de découvrir votre esclave blanc.

Jérémy ne parle pas très bien japonais, toutefois du peu qu’il comprend, il devine être le sujet des propos du yakuza.

— Pour quelle raison ? l’interroge Yu.

— Tout le monde a eu écho de votre prouesse, Jin-sama. Un esclave blanc est assez rare, de nos jours. Êtes-vous venu le vendre ? Je connais nombre d’acheteurs sérieux qui…

Aoki ne termine pas sa phrase, le regard noir de Yu rivé sur lui ne présage rien de bon.

— Mon bien n’est pas à vendre, faites circuler l’information.

Il attrape quelque chose sur la table, à l’accueil, et lui tend.

— Qu’est-ce ? s’enquiert Yu avec défi.

Celui-ci a parfaitement reconnu le collier et la laisse.

— Les esclaves sont tenus d’être équipés, Jin-sama.

Le Japonais marche sur des œufs, il le sait.

— Il en est hors de question, tranche froidement Yu.

Il va répliquer, quand un de ses hommes les rejoint et lui chuchote à l’oreille. Aoki salue aussitôt Yu, leur souhaitant une bonne soirée, et s’éloigne vers l’entrée.

Yu le suit du regard et comprend ce qui effraie soudain son hôte. Takahashi, le Grand Parrain japonais, vient d’apparaître et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il semble particulièrement contrarié, voire hostile, et suscite instantanément l’inquiétude chez toutes les personnes présentes.

— Aoki ! hurle-t-il. Où est-il ?!

L’autre ramperait presque à terre, devant son courroux.

— Je n’aurais jamais dû te nommer à la suite de Kimura ! Explique-toi !

— Que se passe-t-il ? demande discrètement Jérémy à son maître.

— Aucune idée, hausse-t-il les épaules.

À l’image des autres invités, Tran-Han et eux assistent à la scène, en silence. Il faudrait être dingue pour interférer et risquer la foudre du Grand Parrain.

— Où est l’enfant ?!

— Avec sa mère, Takahashi-sama, explique Aoki, rampant presque au sol.

— Ramène-le-moi, tout de suite !

Aoki adresse un signe à un de ses hommes qui s’éclipse dans la seconde.

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