Prisonnier by Faith KEAN

Auteur:Faith KEAN [KEAN, Faith]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique
Éditeur: MxM Bookmark
Publié: 2015-09-09T22:00:00+00:00

22

Je pris une grande inspiration, comme si c’était la première depuis plusieurs années, et me mis à tousser, presque suffoquer alors qu’une main ferme me maintenait allongé sur le lit.

— Ren, calme-toi !

— Ryhad...

— Respire doucement...

J’ouvris les yeux et vis son visage au-dessus du mien, il semblait inquiet et furieux. Pourquoi ? Est-ce que j’avais encore parlé dans mon sommeil ? Je me forçai à lui obéir et à prendre de plus petites respirations, essayant de les rendre régulières et normales. Ce à quoi je parvins après quelques minutes. Je me sentais à nouveau bien et reposé, comme au réveil d’un très beau rêve... Seulement, le rêve dont je me souvenais était plutôt étrange.

Je plongeai mes yeux dans ceux du prince et soupirai.

— Je vais bien.

Il se mit vraiment en colère cette fois.

— Bien ? Bien !

Il se leva d’un bond, de toute évidence déjà habillé, mais j’aurais dit qu’il avait enfilé la première chemise qui lui était passée sous la main. Son pantalon n’était même pas correctement lacé. Il se mit à faire les cent pas dans la tente, s’énervant tout seul.

Je me redressai en m’étirant discrètement et restai dans le lit, remontant la fourrure sur mon torse pour ne pas avoir froid.

— Pourquoi vous vous énervez ?

— Parce que je ne comprends pas !

— Comprendre quoi ?

— Pourquoi un tout petit être humain meurt sans raisons, avant de ressusciter entre mes bras une nuit plus tard !

Je comprenais maintenant son énervement et je fus parcouru d’un horrible frisson ; j’étais mort ? Encore une fois ? C’était impossible ! Pourtant, c’était une évidence.

— Je ne respirais plus…

Je baissai les yeux sur mes mains et les vis se mettre à trembler. Je ramenai mes jambes contre moi, perdu. J’étais mort, encore une fois, j’avais cessé de respirer, sans raisons, sans blessure. J’étais mort... Encore... Ryhad dut s’apercevoir de ma panique naissante, car il cessa de faire les cent pas et vint s’asseoir à côté de moi, prenant mes mains dans une des siennes pour empêcher leurs tremblements.

— Lorsque tu t’es endormi, ton souffle était régulier, puis il s’est fait plus lent et tu as fini par ne plus respirer du tout, ton cœur… s’est arrêté de battre, tu étais mort.

Je fis un effort surhumain pour me souvenir de ce qu’il s’était passé, et la voix du dieu me revint, ses mots, ce qu’il m’avait expliqué.

— Je n’étais pas mort, j’étais ailleurs, je me souviens... je me souviens que...

C’était si étrange ! Je me souvenais parfaitement de ce que Jiirva m’avait dit ! Je le revoyais encore devant moi, mais c’était comme un rêve sur lequel on ne peut mettre de mots. Je savais, mais ne pouvais rien dire.

— Ren, est-ce que ça va ?

J’en étais certain à présent.

— Oui, je vais bien. J’ai revu le dieu, il me parlait et j’étais avec lui.

Cela au moins, je pouvais le dire, mais même si les mots de Jiirva restaient gravés en moi, ils refusaient de passer mes lèvres.

— Tu étais... Avec Jiirva ?

Il avait l’air des plus ahuris et je pouvais très bien le comprendre.

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