Peter Pan by J.M. Barrie

Peter Pan by J.M. Barrie

Auteur:J.M. Barrie [Barrie, J.M.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse, Classique
Éditeur: WaM
Publié: 1911-01-09T23:00:00+00:00


CHAPITRE III

Histoire de Peter, de Wendy et d’un dé

Tout était calme et sombre dans la chambre des petits Darling, car les trois veilleuses s’étaient éteintes aussitôt après le départ de Mme Darling.

Pourtant il n’y fit sombre que pendant un court instant ; une lumière brillante se glissa, en effet, par la fenêtre dont le haut était ouvert, et commença à sautiller comme une goutte de mercure. Si cette lumière était restée un petit peu tranquille, on aurait pu voir que c’était une jolie petite fille-Fée, appelée Clochette. Elle rôdait tout autour de la chambre, pour tâcher de dénicher l’ombre de Peter ; mais vous vous souvenez que celle-ci était enfermée dans un tiroir, et Clochette n’aurait jamais pensé à la chercher là. Elle était bien trop occupée à fouiller dans les poches, et à regarder derrière les tableaux. Elle jeta même un coup d’œil dans une cruche ; la cruche était vide et elle s’y glissa pour voir comment celle-ci était faite. C’était la première fois de sa vie qu’elle entrait dans une cruche et elle trouva que c’était vraiment très drôle.

Aussi sa lumière était-elle cachée lorsque Peter lui-même arriva à la fenêtre. Il devina, cependant, tout de suite où elle était : « Oh ! Clochette, dépêche-toi de sortir de cette cruche, appela-t-il doucement, et dis-moi si tu as trouvé où ils ont mis mon ombre. »

Elle lui répondit d’une voix semblable au tintement argentin d’une toute petite cloche, ce qui est le langage des Fées. Elle ne savait pas parler autrement, et voilà pourquoi on l’avait surnommée « Clochette ». Peter la comprenait, alors que personne d’autre n’aurait pu la comprendre. Elle disait que l’ombre était quelque part dans la grande boîte (c’est ainsi qu’elle appelait la commode) mais qu’elle n’était pas, elle, Clochette, assez grande pour l’ouvrir. Peter recouvra son ombre en un instant, et il était si content de l’avoir retrouvée qu’il enferma Clochette dans le tiroir, sans y prendre garde.

L’ennuyeux, c’est que son ombre ne voulait plus s’attacher à lui ; elle avait oublié qu’elle lui avait appartenu. Il essaya de la faire tenir avec du savon, mais sans y réussir. L’ombre dégringolait et demeurait étendue sur le plancher. Peter se sentit alors si malheureux qu’il s’assit sur le sol à côté d’elle, pleurant à chaudes larmes. Le bruit des sanglots réveilla Wendy qui se mit sur son séant pour écouter. Elle avait déjà vu Peter en rêve ; aussi ne fut-elle pas autrement surprise de le voir là, en chair et en os maintenant. Elle lui demanda poliment : « Pourquoi pleures-tu, petit garçon ? » Peter sauta sur ses pieds, et ils se firent un beau salut. Il voulait savoir comment elle s’appelait ; elle le lui dit ; elle avait un joli nom : Wendy Moira Angela Darling. « Et vous ? » demanda-t-elle. Quand il eut répondu : « Peter Pan », elle s’enquit : « Et après ? » mais cette question l’ennuya, car il était un petit garçon susceptible.



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