Penny by Abigail Barnette

Auteur:Abigail Barnette [Barnette, Abigail]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance Contemporaine
Publié: 2017-07-08T22:00:00+00:00

Chapitre 9

Pourquoi je m’inflige ça, franchement ?

Je posai un œil critique sur mon reflet dans le miroir de la salle de bains de Ian pour étudier ma tenue sous tous ses angles. Nous devions partir pour la messe dans quelques minutes et j’en étais à mon ensemble numéro trois. Ma dernière option.

Une robe en A bleu marine avec des coquelicots rouge vif imprimés sur la jupe et un gilet du même bleu sombre. Je m’étais lissé les cheveux pour un carré classique. Il m’aurait suffi d’une petite barrette en plus pour passer pour la poupée conservatrice par excellence.

Le rouge à lèvres écarlate pouvait paraître inadapté à la messe du dimanche, mais je n’avais pas le choix. Sans ça, on risquait de me prendre pour la fille de Ian.

L’idée de réparer les pots cassés venait bien de moi, mais je n’étais pas ravie de cette corvée. Je venais de passer deux jours à broyer du noir. On n’avait jamais vu ça, pas même dans les pires cas de syndrome prémenstruel.

— Je ne peux pas faire mieux, me lamentai-je dans l’escalier.

Ian leva les yeux, tout sourire.

— On dirait une bibliothécaire. J’ai comme une envie de te bousculer contre une étagère de livres et de te…

Pff, je n’étais pas d’humeur coquine.

— Ça va, j’ai compris. Et pour quelqu’un qui n’a pas l’esprit déplacé, de quoi j’ai l’air ?

— De quelqu’un qui s’est levé du pied gauche.

Oups.

Je m’en voulus aussitôt. Je n’étais pas la seule à être à cran. Ian redoutait cette matinée encore plus que moi.

— Excuse-moi, Ian. Entre ça et le boulot, je suis épuisée. J’ai les nerfs en pelote.

Mon corps supportait mal le stress, j’en avais des remontées acides.

— Tu as pris un petit déjeuner ?

Généralement, je montais au créneau dès qu’il me reprochait de ne pas assez manger – comme si la nourriture pouvait régler tous les problèmes des femmes –, mais aujourd’hui, j’avais trop de choses en tête pour la répétition générale de notre pièce préférée, j’ai nommé Prise de bec. Je me contentai donc d’un hochement de tête et d’une grimace.

— Oui, j’ai mangé. Mais je le regrette.

En route vers l’église, Ian conduisait plus vite qu’à son habitude. Il faut dire que nous avions la chance d’éviter les bouchons. Sur le parking, il trouva facilement une place, mais n’éteignit pas tout de suite le moteur.

— Tu sais, rien ne t’oblige à le faire si tu n’en as pas envie.

Pourquoi me dire ça, alors que c’était mon idée ?

C’est vrai, je ne m’en réjouissais pas, ce qui n’avait pas échappé à Ian. Mais si je le faisais, c’était pour lui montrer qu’il me tenait à cœur de le voir se rabibocher avec sa sœur. C’était important.

— Si, je vais le faire, dis-je en soupirant, les doigts pressés sur mes tempes. Je veux que vous oubliiez cette dispute. En plus, c’est moi qui l’ai provoquée, je te rappelle. Et puis, l’église est l’endroit parfait. Ta sœur n’osera jamais m’insulter dans la maison de Dieu au milieu des gens qu’elle connaît.

— Dont son fils, le prêtre lui-même, précisa Ian en me prenant la main.

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