Palestine, la trahison europénne by Stéphane Hessel & Véronique de Keyser

Palestine, la trahison europénne by Stéphane Hessel & Véronique de Keyser

Auteur:Stéphane Hessel & Véronique de Keyser [Hessel, Stéphane & Keyser, Véronique de]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire, Politique
ISBN: 9782213678078
Google: ZYheAAAAQBAJ
Éditeur: Fayard
Publié: 2013-09-10T22:00:00+00:00


« Que peut-on faire pour arrêter Israël ? Soyons francs : très peu de choses10. »

L’ampleur de cette opération militaire surprend et choque toute la communauté internationale. Le monde entier s’émeut, la rue arabe s’enflamme, les protestations affluent et l’activité diplomatique s’affole. C’est le cas des ministres des Affaires de l’Union européenne qui se réunissent en urgence à Paris le 30 décembre 2008 et promulguent la Déclaration de Paris. Cette dernière contient l’appel à un cessez-le-feu pour les deux parties, accompagné d’une ouverture normale et permanente de tous les points de passage frontaliers comme le prévoit l’accord de 2005 en matière de circulation et d’accès ; l’urgence de satisfaire les besoins humanitaires ; l’insistance sur l’inefficacité du recours à la force dans le conflit israélo-palestinien, la solution ne pouvant être que politique.

Le 8 janvier, le Conseil de sécurité adopte la résolution 1860. Elle est clairement inspirée par la récente déclaration de Paris. C’est un appel au cessez-le-feu et à la « réouverture durable des points de passage sur la base de l’Accord de 2005 réglant les déplacements et le passage entre l’Autorité palestinienne et Israël ». Les États-Unis s’abstiennent mais n’osent pas mettre leur veto. Le 15 janvier 2009, c’est le président du Conseil de sécurité qui s’exprime et évoque les bombardements contre les hôpitaux, contre un building abritant des journalistes et contre le quartier général de l’UNRWA. Quelques jours plus tard, le 18 janvier, Israël annonce la fin de l’opération.

La rapidité de la réaction européenne sera rappelée par Benita Ferrero-Waldner à la session du Parlement européen à Strasbourg le 14 janvier 2009, peu avant la fin des combats. Le président Hans-Gert Pöttering préside la session. C’est l’Autrichien Karel Schwarzenberg qui représente le Conseil et la commissaire Benita Ferrero-Waldner, la Commission. L’hémicycle est survolté et on y trouve les députés qui reviennent de Gaza.

Au nom de la présidence en exercice11, Karel Schwarzenberg ouvre les travaux par une intervention très bien accueillie dans l’hémicycle. Il témoigne de l’inquiétude de l’Union européenne devant l’attaque de l’école de l’ONU, et des tirs contre des convois humanitaires qui ont provoqué la mort de travailleurs humanitaires. Il fait état des nombreux morts et blessés dans la population civile. Il appuie fermemement la réconciliation palestinienne et la mise en place d’un gouvernement représentatif des aspirations du peuple palestinien. Et il va jusqu’à évoquer le déploiement de missions internationales destinées à surveiller le respect du cessez-le-feu et à jouer un rôle d’intermédiaire entre les parties. C’est un discours fort, constructif, mais il ne calme pas l’hémicycle et notamment les députés qui reviennent directement de Gaza. Car il fait l’impasse sur la légitimité de cette intervention militaire et sur la manière d’y mettre fin. Dans tous les groupes politiques des députés s’insurgent, parfois les larmes aux yeux, parfois avec violence, contre l’impuissance européenne à arrêter le massacre en cours.

Acculé, Karel Schwarzenberg leur donne, au nom du Conseil, une réponse qui est une véritable douche froide.

« Que peut-on faire pour arrêter Israël ? Soyons francs, très peu de choses.



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