Nouveaux contes des vampires - Tome 1 - Pandora by RICE ANNE

Auteur:RICE ANNE [RICE ANNE]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Vampire
ISBN: 9782259189651
Éditeur: Omnibus
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

6

Des assistantes nous conduisirent à une petite salle, qu’éclairait une seule lampe à la flamme incertaine.

Je voyais si mal à cette pâle lumière que je ne pouvais distinguer les traits des prêtres et des prêtresses. Un paravent oriental en ébène ajouré isolait le fond de la salle ; j’étais certaine qu’il cachait quelqu’un.

Pourtant, aucun de ceux qui m’entouraient ne semblait manifester la moindre hostilité. Tous respiraient la bienveillance, mais j’étais tellement perturbée au sujet de mon frère, tellement nerveuse et impatiente, que j’avais du mal à trouver les mots polis qui convenaient.

« Pardonnez-moi, je vous prie, finis-je par dire. Une affaire malencontreuse exige ma présence. » Je commençais aussi à avoir peur pour Flavius ; ne risquait-il vraiment rien ? « Envoyez des gardes pour protéger mes esclaves. Tout de suite.

— C’est fait, madame, m’assura le prêtre, celui que je connaissais. Je vous en conjure, restez, et racontez-nous de nouveau votre histoire.

— Qui est là ? demandai-je en montrant le paravent. Qui se cache derrière ce panneau ? » Ma remarque était d’une impolitesse grossière, mais j’étais réellement prise de panique.

« Un de vos alliés les plus dévoués, répondit le prêtre qui m’avait accompagnée au sanctuaire d’Isis la première fois que j’étais venue. Une personne qui vient souvent prier la nuit devant l’autel, et qui a fait de généreuses donations au temple. Elle veut uniquement écouter ce que nous avons à nous dire.

— Rien de plus ? Je me le demande… Dites-lui de se montrer ! Que sommes-nous censés dire, d’ailleurs ? »

Je devins soudain furieuse en pensant qu’ils avaient pu trahir mes confidences. Certes, je leur avais seulement parlé de ma tragédie, sans révéler mon vrai nom romain ; le temple n’en était pas moins une enceinte sacrée.

Tous paraissaient sincèrement désolés, et plus qu’un peu embarrassés.

Un personnage, une silhouette plutôt, sortit de derrière le paravent. Drapé dans une toge, il était d’une taille remarquable, nettement plus grand que mon frère, en fait. Bien que de couleur foncée, la toge était d’une coupe parfaitement classique. Ramenée sur sa tête, elle cachait son visage ; seule la bouche restait visible.

« N’ayez aucune crainte, murmura l’inconnu. Cet après-midi, vous avez parlé aux prêtres et aux prêtresses de ces rêves de sang…

— C’était en confidence ! » m’exclamai-je avec indignation. J’étais plus que jamais emplie de méfiance et de crainte, car je leur avais parlé de bien d’autres choses, en plus des rêves de sang.

Je m’efforçai de distinguer les traits de l’inconnu. Il avait quelque chose de familier – la voix, bien qu’il n’eût fait que murmurer, et autre chose aussi…

« Dame Pandora, commença la prêtresse qui m’avait si bien rassérénée quelques heures plus tôt, vous m’avez décrit un culte ancien et légendaire, un culte auquel nous sommes opposés et que nous condamnons. Un culte de notre Mère bien-aimée qui comportait jadis des sacrifices humains. Je vous avais dit que nous abhorrons de telles pratiques. C’est effectivement le cas.

— Cependant, enchaîna le prêtre, il se trouve que la ville d’Antioche est hantée par une créature qui boit le sang des humains, qui les vide du fluide vital jusqu’à la mort.

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