Meurtre au Club Caucase by Michel Arlhac

Auteur:Michel Arlhac [Arlhac, Michel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature française, Policier
Éditeur: La Gauloise
Publié: 2019-12-29T23:00:00+00:00

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8

Mardi après-midi

Après le défilé rituel devant les étalages de nourritures variées, sans doute trop, Manon et les deux filles rejoignirent la table ronde en portant leurs plateaux. Mme Lulu, M. Léon ainsi que le grand brun prénommé Serge les accueillirent avec la chaleur habituelle.

Les skieurs entreprirent de raconter leurs exploits de la matinée. Manon et Marina évoquèrent rapidement la qualité de la neige et la beauté du décor. Méliou raconta sa descente de la piste rouge, après seulement deux jours d’apprentissage. Les débuts de M. Léon sur son snowboard avaient été apparemment plus laborieux. Il boitait un peu.

À la table voisine, les deux policiers débarqués la veille étaient installés. Ils poursuivirent leur conversation sans paraître remarquer les nouveaux arrivants.

Pendant qu’ils buvaient leur café, le portable de Loiseau fit entendre sa mélodie habituelle, l’air de popcorn. C’était le Commissaire. Le policier sortit sur la terrasse pour lui parler tranquillement. Le Gros était furieux :

— Qu’est que c’est que cette histoire de morts suspectes ? On ne vous a pas envoyés là-haut, tous les deux, pour enquêter sur des accidents, des suicides, ou des morts naturelles. Vous devez consacrer tous vos efforts aux affaires de drogue. Vous m’avez envoyé des photos de têtes de cadavres. Vous avez aussi effectué des prélèvements. Que voulez-vous que j’en fasse ? En plus, ce sont des citoyens russes. Leurs affaires ne nous concernent pas. Vous savez qui est le propriétaire de l’hôtel ? Vous savez ce que représente la chaîne du Club Caucase ? Vous savez qu’ils ont un projet en Savoie, près de la frontière suisse ? Vous voulez les décourager ? C’est sans doute un petit trafic sans importance. Les journaux ont annoncé ce matin que la plupart des sacs étaient remplis de bicarbonate de soude, ou de sucre. Beaucoup de bruit pour rien. Le gérant m’a téléphoné. Il a visionné une vidéo tournée dans son garage. Le seul élément clair, c’est qu’un chauffeur de taxi, connu de nos services, a eu une altercation, à propos d’une place de parking, avec le malheureux qui s’est donné ensuite la mort. Peut-être sous l’effet du choc psychologique provoqué par cette dispute. Il l’aurait même un peu bousculé. Dès que la route sera réparée, vous me l’amènerez. On le mettra en garde à vue. Mais puisque vous êtes sur place, vous pouvez commencer à l’interroger. Le gérant m’a aussi communiqué la liste de ses clients. J’ai vu le nom de Manon Minuit, une détective privée, une peste pire que son père. Je ne sais pas si vous voyez qui c’est, mais méfiez-vous.

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