Ben Laden by Histoire

Auteur:Histoire [Histoire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, Témoignage, Terrorisme
Éditeur: Res Publica
Publié: 2014-05-12T22:00:00+00:00

L’obsession nucléaire d’Oussama ben Laden

Depuis l’été 1998, le trafic de matériaux fissiles issus de cet arsenal soviétique connaît une recrudescence sans précédent. Les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), basée à Vienne et présidée par l’Égyptien Mohamed al-Baradeï, ont recensé durant les six dernières années, 601 opérations de trafic de matériaux fissiles qui en sont issus.

Un chiffre qui fait froid dans le dos. D’autant plus qu’il ne s’agit là que des opérations connues et démasquées par les services de police. On ignore combien de trafics semblables ont réussi à parvenir à destination.

Parmi tous les destinataires potentiels ou présumés, qu’il s’agisse d’« États voyous » ou d’organisations extrémistes en tous genres, al-Qaida est de loin le groupe le plus déterminé à acquérir, à tout prix, des matériaux nucléaires.

En 1993, déjà, elle offrait un million de dollars pour l’achat du cylindre d’uranium sud-africain négocié par al-Fadhl. Ce qui – pour quelques dizaines de grammes, seulement, de matériaux fissiles – constitue, tout de même, un montant faramineux, même pour un milliardaire du rang d’Oussama ben Laden.

Mais l’obsession du chef d’al-Qaida pour l’acquisition d’armes nucléaires ne recule devant rien425. Ainsi, au début de l’été 1998, il décide de pousser la surenchère plus loin encore, en proposant trente fois le montant déboursé en 1993, soit 30 millions de dollars, assortis de deux tonnes d’opium afghan, à des islamistes tchétchènes qui prétendaient avoir pris possession de vingt têtes nucléaires, lors d’assauts menés contre des bases militaires russes.

Certains dirigeants du FSB russe, héritier du KGB, ont affirmé, à l’époque, avoir intercepté les contacts entre al-Qaida et les islamistes tchétchènes, et a prétendu avoir réussi, in extremis, à faire capoter cette transaction.

Malgré les sérieux soupçons et les nombreuses zones d’ombre qui ont entouré cette affaire426, la somme faramineuse proposée par al-Qaida pour l’achat de ces supposées têtes nucléaires dérobées avait convaincu les experts les plus sceptiques de la volonté obsessionnelle que nourrissait Oussama ben Laden pour l’acquisition d’armes de destruction massive.

Les services de renseignement occidentaux commencent, alors, à surveiller de plus près ce business nucléaire clandestin. Ainsi, en février 2000, quatre trafiquants – deux Moldaves et deux Roumains – ont été interpellés à Bucarest, alors qu’ils tentaient de revendre un kilo d’uranium dérobé dans une base militaire russe à Tiraspol, capitale de la république auto-proclamée de Transnistrie, sécessionniste de la Moldavie.

Puis, en avril 2001, deux officiers russes sont arrêtés, pour leur implication dans une affaire de vol de matériaux radioactifs dérobés à bord d’un sous-marin nucléaire, pour le compte d’un gang russe soupçonné d’œuvrer en service commandé pour al-Qaida.

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