Marie-Caroline, reine de Naples by Amable Fournoux (de)

Marie-Caroline, reine de Naples by Amable Fournoux (de)

Auteur:Amable Fournoux (de)
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Pygmalion
Publié: 2014-07-14T16:00:00+00:00


XII

La répression

À l’été 1799 s’écrit la page la plus sombre, la plus contestable et la plus contestée de la vie de Marie-Caroline. La sévère répression qui s’abat contre les républicains entraîne un raz-de-marée d’indignations, un déchaînement de haines, bientôt suivis d’une avalanche d’écrits clouant au pilori ses initiateurs. Pour autant que l’on s’en tienne à une définition grammaticale – répression : action d’exercer des contraintes graves, des violences sur quelqu’un ou un groupe afin d’empêcher le développement d’un désordre1 –, ce qui s’est passé à Naples n’a rien d’exceptionnel au regard des turpitudes qu’ont connues de nombreux pays en cette fin de XVIIIe siècle. Il est encore pourtant courant de lire de nos jours que le châtiment des libéraux napolitains a été « sans exemple dans l’histoire des temps modernes ». À lui seul, le précédent de la France ne suffit-il pas à affirmer que la concurrence était rude en ce domaine ?

Personne n’ignorait dans tout le royaume des Deux-Siciles que le couple royal était à l’unisson pour punir durement ceux qui les avaient évincés de leur trône grâce à l’appui d’une armée étrangère, considérés comme des collaborateurs coupables d’intelligence avec l’ennemi. Quelle autre réaction pouvait-on attendre d’une monarchie qui, pour conservatrice qu’elle soit, recueillait la faveur du peuple aux quatre coins de ses provinces ? Dans la longue histoire des nations, est-il un seul exemple d’un tyran ovationné par ceux qu’il terrorisait ? Le roi de Naples n’était pas un tyran et c’est à ce titre qu’il récupéra sa pleine couronne. Pour certains historiens, ce n’est pas tant la cruauté de la répression qu’il faut reprocher tant à lui qu’à la reine, mais davantage le fait qu’ils aient délibérément violé l’accord de capitulation signé conjointement par les représentants de plusieurs puissances étrangères. L’initiateur de cet accord, le cardinal Ruffo, avait été investi de tous les pouvoirs ; mais, comme nous l’avons vu, plusieurs lettres de ses souverains l’avaient mis en garde contre une trop grande clémence. Homme d’Église, disposé à l’indulgence et au pardon, le prélat n’avait pas hésité à prendre des décisions contraires aux ordres reçus. Les souverains napolitains n’étaient-ils pas en droit de casser un acte politique aussi important, qu’ils ne pouvaient reconnaître comme étant de leur ressort ? L’on peut aussi se demander ce qu’il en serait advenu de cette épuration si l’accord avait été respecté. Ne risquait-on pas une nouvelle révolte des lazzaroni encore plus dévastatrice que les précédentes ?

Le 18 juin, avant même d’avoir sous les yeux les termes de cette fameuse capitulation, Marie-Caroline est informée par Ruffo que Naples a été reprise « avec le moins de dommages possible ». Elle s’en réjouit auprès d’Emma à qui elle fait parvenir ce billet : « De retour du couvent, j’ai su l’heureuse nouvelle que les forts ont été en partie pris. À la honte du pardon accordé, les bandits se battaient encore en désespérés au Palais, en ayant détruit une partie. Quelques-uns sont enfuis et le peuple fait des justices partielles sur ces brigands. Il y a besoin d’un second 1er août, d’un Aboukir de notre brave général.



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