Marco Polo et ses voyages by Racine Pierre

Marco Polo et ses voyages by Racine Pierre

Auteur:Racine Pierre
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Perrin
Publié: 2012-04-14T16:00:00+00:00


La part du réel dans Le Devisement du monde

L’autre titre de l’ouvrage de Marco Polo, Le Livre des merveilles, plonge le lecteur – comme l’auditeur – dans une ambiance où le voyage s’efface parfois derrière le merveilleux. Faut-il y voir surtout l’intervention de Rustichello, plus à son aise lorsque le récit du voyage passe à l’arrière-plan au profit des aventures héroïques de Marco ? Toujours est-il que surgissent des souvenirs, des réminiscences qui immergent le lecteur qui s’attendait à une narration de voyage en des fables du passé. Vouloir résumer l’ouvrage au prologue, pourtant déjà très vague, comme le fait J. Heers, ne voir que les mérites de Marco, pour ne s’en tenir qu’aux morceaux de bravoure et à l’éloge de Kubilay, en dénonçant l’absence de précision sur les étapes même du voyage, revient par trop à minimiser les qualités d’un ouvrage qui faisait découvrir aux hommes de la fin du XIIIe et des débuts du XIVe siècle les cieux nouveaux du monde asiatique.

Bien sûr, il y a l’apostrophe qui ouvre le livre : « Seigneurs, empereurs et rois, ducs et marquis, comtes, chevaliers et barons… » et c’est un chevalier français, Thiébault de Cepoy, qui l’a reçu des mains même de Marco Polo à Venise pour l’amener en France. Mais la même apostrophe met aussi l’accent sur la connaissance nouvelle de l’univers que révélait l’ouvrage. Les « merveilles » étaient surtout constituées par ce qu’avait trouvé de surprenant Marco Polo. Elles distrayaient, elles étaient destinées également à des gens cultivés. Sans revenir sur la question de savoir à quelle époque surgit la Renaissance – XIIIe siècle avec Dante ou XVe siècle avec les humanistes –, sans nous demander si l’humanisme n’est pas déjà pas apparu au XIIIe siècle, il est certain que pour les hommes du XIIIe siècle existait un fond culturel où l’Antiquité païenne avait déjà sa part ; Boccace le confirmera au XIVe siècle. C’est à ce fond que Rustichello, plus que Marco, n’a pas manqué de s’adresser. Chacun des deux hommes avait sa propre culture, mais il est certain que pour tous deux l’écrit avait une valeur qui devait mériter respect.

Abordant l’Asie, s’avançant au cœur de ce continent au-delà de l’Arbre sec, Marco comme Rustichello ne pouvaient éviter le souvenir d’Alexandre. Au chapitre 22, pénétrant en Géorgie, surgit le héros : « Et c’est la province qu’Alixandre ne put passer quant il voulut aller au Ponant, pour ce que la voie est estroite et douteuse, car de l’un lez est une mer et de l’autre sont moult granz montaignes que on ne puet chevauchier ; et dere ceste estroit voie plus de. iiii. lieues… Et vous di qu’Alixandre y fist fremer une tour moult forte par quoi celle gent ne peussent passer pour venir sur lui, et fu appelee la Porte de Fer : et ceci est le lieu que le livre Alixandre conte comment il enclot les Tartares dedenz. ii. montaignes. » Interdire le passage aux peuples envahisseurs asiatiques survient en ce chapitre. Au chapitre



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