Ma vie sous le règne d'Hitler - Un Allemand témoigne by Gallisch Günter

Ma vie sous le règne d'Hitler - Un Allemand témoigne by Gallisch Günter

Auteur:Gallisch, Günter [Gallisch, Günter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: det_, Autobiographie, Récit - Témoignage, Seconde Guerre Mondiale, IIIe Reich, histoire
Éditeur: Les Éditions JCL
Publié: 2014-01-12T23:00:00+00:00


Photo : RA BOE / Wikipédia

Adjudant de l’armée devant un bunker en Norvège, au début des années 1940.

Source : Wikimedia Commons

DEUXIÈME PARTIE

Chapitre X

SOLDAT ET MARIN

dans un monde à l’envers

Sassnitz n’était qu’à quelques heures de train de la capitale, mais le voyage fit de moi quelqu’un de très différent, et pas seulement à cause de l’uniforme. Dès la descente du train, nous fûmes encadrés comme un troupeau de bétail. La façon dont on s’adressait à nous n’avait plus rien de civilisé. C’était le nouvel encadrement qu’on présentait aux recrues, la triste réalité. Ensuite, les procédures techniques typiques de la marine nous laissèrent un répit d’environ une semaine. Chacun de nous dut subir des tests pour déterminer sa future carrière dans l’uniforme bleu. La spécialisation était poussée à la limite.

Pendant ces quelques jours, nous fîmes affaire exclusivement avec des fonctionnaires de la marine, les Silberling, ce qui signifie argentés, en langage ordinaire. C’était pour la plupart d’anciens officiers et sous-officiers qui avaient choisi de travailler pour l’État après leur service actif. Ils avaient les mêmes grades que les officiers de marine, mais leurs galons étaient argentés plutôt que dorés. Il circulait à leur sujet de nombreuses histoires. L’usage voulait que tout homme désireux de continuer comme fonctionnaire en uniforme à la fin de son service actif dût passer des examens dont les résultats déterminaient leurs futures fonctions. Cela expliquait comment un capitaine pouvait se trouver sous les ordres d’un ancien caporal ayant mieux réussi aux tests. Un chauffeur de l’état-major à Kiel qui fréquentait l’université pendant ses heures libres tout en restant très bas dans l’échelle des grades y avait finalement décroché son doctorat.

Je ne mettrais pas ma main au feu pour prouver la véracité de ces faits, mais ces exemples sont significatifs de l’état d’esprit qui régnait dans la marine. Mon Silberling principal, qui avait le grade de capitaine de corvette et qui était donc un fonctionnaire de niveau assez élevé, se comportait comme un civil. C’était un brave homme malgré les divergences d’opinions qui nous opposaient au sujet de ma future spécialisation. En effet, lui me voyait comme armurier, alors que je préférais me retrouver parmi le personnel technique ordinaire qui s’occupait des machines.

Avant de mettre les pieds sur un navire, j’avais l’impression qu’il existait deux sortes de matelots, ceux qui s’occupaient du bâtiment depuis le lavage du pont jusqu’au tir au canon, et les autres qui faisaient en sorte que le bateau avance, tout simplement. Mais la réalité était bien plus compliquée. Je constatais depuis quelques jours que je n’étais qu’un simple pion qui n’avait rien à dire, qu’on laissait même à peine penser à condition que cela ne se remarque pas trop. Partout, on entendait la même phrase, base de toute discipline :

— Maul halten8!

Ça commençait bien! Heureusement, mon Silberling ne criait pas; il me fit plutôt subir des tests et conclut que je serais armurier un jour, pourvu que je réussisse les études correspondantes. Sur le coup, je ne fus pas content, même si je reconnaîtrais plus tard qu’il avait raison de me soumettre à son jugement.



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