L'univers en folie by Brown Fredric

Auteur:Brown, Fredric [Brown, Fredric]
La langue: fra
Format: epub
Tags: sf
ISBN: 9782070424603
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1949-01-01T00:00:00+00:00

Chapitre 10

Gerald Slade, du B.M.I.

Keith étudiait l’autre Winton. Il n’était pas mal. Il avait à peu près son âge, avec quelques centimètres de plus et quelques kilos de moins. Il avait le cheveu plus brun et un peu plus bouclé. De tête, ils ne se ressemblaient pas du tout. Et il portait des lunettes à monture d’écaille, avec des verres assez épais. Doté d’une vue excellente, Keith n’avait jamais porté de lunettes de sa vie.

« Vous n’habitez pas New York ? lui demanda Winton.

— Oui et non, dit Keith. Je veux dire que je n’habitais pas New York jusqu’à maintenant, mais qu’il se peut que je décide d’y rester. Ou peut-être retournerai-je à Boston. Je travaillais dans un journal là-bas et je faisais pas mal de piges en dehors. » Il avait préparé toute sa petite histoire et la débitait sans hésiter. « J’ai pris un congé et, si je peux me débrouiller ici en travaillant à la pige, je ne rentrerai probablement pas à Boston.

« Voici les nouvelles que j’aimerais que vous examiniez, l’une pour Aventures romanesques et l’autre pour le nouveau magazine de science-fiction dont me parlait Marion. »

Il prit deux des trois nouvelles qu’il avait apportées et les lui tendit.

« Je sais que j’abuse en vous demandant cela, dit-il, mais je vous serais très obligé de les lire le plus vite possible. Parce que je voudrais en écrire d’autres dont j’ai le plan en tête. Mais je ne veux pas les commencer avant de connaître votre réaction, avant que vous m’ayez dit si je suis ou non sur la bonne voie.

— Je les mettrai sur le dessus de la pile », fit Winton en souriant.

Il jeta un coup d’œil à la première page des deux manuscrits. « Trois mille mots et quatre mille. C’est une bonne longueur, et nous cherchons des textes pour les deux magazines.

— Parfait », dit Keith. Il décida de forcer encore un peu la chance. « J’ai un rendez-vous dans l’immeuble vendredi, c’est-à-dire après-demain. Voulez-vous, puisque je serai dans les parages, que je passe voir si vous avez eu le temps ou non de les lire ? »

Winton fronça un peu les sourcils. « Je ne peux rien vous promettre, mais je tâcherai de les lire d’ici là. Et si vous avez à faire dans l’immeuble, vous pouvez toujours passer.

— Entendu, merci », dit Keith. Bien que l’autre n’eût rien promis, il savait que selon toute probabilité ses nouvelles seraient lues vendredi. Et si l’une était acceptée, ou les deux, il serait temps alors de poser la question d’une éventuelle avance sur pige. D’ici là, il aurait inventé une histoire justifiant son besoin d’argent.

« Oh ! pendant que j’y pense, dit-il. Pour la signature… » Et il lui fit remarquer la similitude entre Karl Winston et Keith Winton, lui expliquant qu’il était tout disposé à prendre un pseudonyme si Winton pensait que ce fût nécessaire.

Winton sourit : « Ça n’a aucune importance. Si Karl Winston est votre vrai nom, vous avez parfaitement le droit de vous en servir.

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