L'Oïkos en fête by Florence Gherchanoc

L'Oïkos en fête by Florence Gherchanoc

Auteur:Florence Gherchanoc [Gherchanoc Florence]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Antiquité, histoire, histoire ancienne, famille, Grèce, réseaux sociaux, mœurs, coutume
ISBN: 9791035101657
Éditeur: Éditions de la Sorbonne
Publié: 2019-08-02T07:39:02+00:00


Les cadeaux échangés et transportés

Le gamos doit être digne d’envie. Y contribuent l’ensemble du cérémonial, le faste de la célébration, la beauté des époux mais aussi les cadeaux échangés et transportés. Ainsi, Pindare compare les épinicies qu’il compose pour les athlètes vainqueurs aux concours panhelléniques au cadeau qu’offre le père d’une numphê à son gendre : le père boit à la santé du jeune fiancé et lui offre une coupe tout en or, d’une famille à une famille (oi[kothen oi[kadé) – « car il veut rehausser l’éclat de la fête et honorer son gendre, en le faisant envier par l’assistance amie, pour un hymen si bien accordé52 ». Pour le donateur, la coupe constitue le meilleur de ses biens. Elle permettra à son nouveau propriétaire d’améliorer les sumposia auxquels il présidera chez lui par la charts que représente l’objet : sa beauté rehaussera la fête, tout en étant un signe concret du lien qui unit depuis le numphios à son beau-père.

En outre, de même que la numphê est exposée aux regards, de même les dons qu’offrent des hommes, surtout son kurios, sont des « biens de parade ». Exhibés, ces présents, composés entre autres de parures féminines, n’ont pas à être portés à un moment du gamos par la numphê. Ils sont peut-être juste attachés à cette dernière et la suivent toujours. Aussi sont-ils transportés avec la jeune épouse de manière ostensible pour rappeler combien cette dernière constitue un bien circulant précieux et à valeur ajoutée : elle dit à la fois la richesse, l’opulence, le prestige de son père53 et sa générosité, et ceux du mari auquel elle est liée désormais. Ces biens offerts témoignent également du lien forgé par le mariage : entre époux, la relation légitime, et entre oikoi54 ; ils confirment et confortent les fondements d’une alliance prestigieuse. De plus, ces cadeaux reçus par la numphê constituent des gages de richesse, de fécondité et de prospérité. Une telle ostentation des dons disparaît néanmoins après Homère55.

Le rituel matrimonial est, dans les textes et les images, rhétorique. Dans tous ses aspects, il est conçu comme un discours et une exhibition qui ont pour espaces la famille et la cité56. À cet égard, une pyxide béotienne datée de 430-425 propose une synthèse exemplaire des différents éléments susmentionnés qui théâtralisent le mariage57. Sur l’image se déploie une procession qui accompagne un jeune couple vers un oikos dont la porte est ouverte et où une femme de face les attend sur le seuil ; devant la maison se dresse un autel vers lequel se dirige le cortège. Le jeune homme couronné et à l’épaule droite dénudée est vêtu d’un himation long. Dans la main droite, il serre une branche de myrte ; de sa main gauche, il tient le poignet de la numphê (cheir epi karpo), ce qui est un signe du lien marital. La jeune épousée, parée d’un diadème, porte un chiton et un himation. Derrière les mariés suivent six personnages – cinq femmes et une enfant. Deux femmes tiennent



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