L'homme qui retrecit by Matheson Richard

L'homme qui retrecit by Matheson Richard

Auteur:Matheson, Richard [Matheson, Richard]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: sf
Publié: 2011-03-13T23:00:00+00:00


11

Comme dans un rêve, emporté dans son délire, il se revit au Centre médical presbytérien de Columbia en train de subir des examens.

D'une voix cassante, faussement hésitante, le docteur Silver lui expliquait que, non, il n'était pas atteint d'acromicrie, comme on l'avait d'abord pensé. Certes, son corps rétrécissait, mais non, cela ne provenait pas d'un dérèglement de l'hypophyse. On ne constatait pas de chute de cheveux, pas de cyanose des extrémités, aucun bleuissement de la peau, aucune altération de la fonction sexuelle.

On analysait ses urines pour établir le taux de créatine et de créatinine présent dans son organisme ; tests importants car révélateurs du fonctionnement de ses testicules, de ses glandes surrénales et de son équilibre azoté.

Résultat : Votre équilibre azoté est au-dessous de la normale, Mr Carey. Votre organisme élimine plus d'azote qu'il n'en retient. L'azote étant un des éléments fondamentaux de la vie organique, nous avons un rétrécissement consécutif.

Un déséquilibre du taux de créatinine entraînait une involution supplémentaire. Son organisme éliminait aussi phosphore et calcium dans l'exacte proportion où l'on trouvait ces éléments dans les os.

On recourut à l'actinothérapie, dans l'espoir de faire échec au dérèglement de son catabolisme. Sans résultat.

Il y eut de grandes discussions sur la possibilité d'un dosage d'extrait hypophysaire. « Cela pourrait permettre à son corps de fixer l'azote et entraîner de nouveaux échanges protéiques », murmurait-on.

Cependant, la chose n'était pas sans danger. La réaction du corps humain à l'administration d'une hormone de croissance est imprévisible ; même les meilleurs extraits sont mal tolérés et donnent parfois des résultats aberrants.

« Ça m'est égal, disait Scott. Je veux essayer ça. Qu'ai-je encore à perdre ? »

Administration du dosage.

Résultat négatif.

Quelque chose neutralisait l'extrait.

Enfin la chromatographie ; l'analyse par capillarité de différents éléments organiques, la densité particulière de chacun d'eux entraînant une coloration différente du papier.

Et un nouvel élément avait été décelé dans son organisme. Une toxine inconnue.

Voyons, lui disait-on. Avez-vous été exposé à quelque pulvérisation de germicide ? Non, pas à une arme bactériologique. Avez-vous, par exemple été accidentellement atteint par une pulvérisation massive d'insecticide ?

Aucun souvenir de ce genre à première vue ; rien qu'un bref et vague sentiment de terreur. Puis l'illumination. Los Angeles, un samedi après-midi de juillet. Il venait de sortir de chez lui pour se rendre à la supérette. Il arrivait au bout d'une petite rue bordée d'arbres, entre deux rangées de maisons, lorsqu'un camion municipal s'y était brusquement engagé pour asperger les arbres. Une espèce de brume s'était abattue sur lui, lui irritant la peau, lui piquant les yeux, l'aveuglant momentanément. Il avait crié après le chauffeur.

Se pouvait-il que ce soit ça la cause de tout ?

Non, pas ça, lui expliqua-t-on. Ce n'était qu'un début. Quelque chose s'était ajouté à cette pulvérisation, quelque chose de fantastique, d'inouï ; quelque chose qui avait transformé un insecticide assez peu virulent en un poison implacable pour les facteurs de croissance.

On s'était donc mis à la recherche de ce « quelque chose » ; on lui posait des questions sans fin, on explorait inlassablement son passé.



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