L'Etat Voyou - William Blum by William Blum

L'Etat Voyou - William Blum by William Blum

Auteur:William Blum [Blum, William]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Politique
Éditeur: Parangon
Publié: 2015-12-22T16:00:00+00:00


Australie, 1972-1975

La CIA fera parvenir des millions de dollars aux formations politiques s’opposant au Parti travailliste, mais ne parviendra pas à empêcher que ce dernier gagne les élections. Dès leur installation au pouvoir, en décembre 1972, les travaillistes défient Washington en rappelant le personnel militaire australien engagé au Vietnam et en dénonçant, entre autres, les bombardements américains à Hanoï. De plus, le gouvernement australien ne semble pas très impressionné par les manœuvres secrètes si chères à la CIA. Dès lors, le destin du nouveau premier ministre, Edward Gough Whitlam, est scellé. En 1975, à grand renfort de coups bas clandestins, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’opposition australienne parviendront à pousser le gouverneur général John Kerr - ancien collaborateur de la CIA - à « démissionner » légalement Whitlam.

Irak, 1972-1975

Afin de rendre service au chah d’Iran, allié très précieux, le président Nixon et son conseiller pour la sécurité intérieure, Henry Kissinger, aident militairement les rebelles kurdes. Ces derniers luttent contre l’Irak, ennemi de l’Iran depuis toujours, pour obtenir leur autonomie. L’aide militaire coûtera 16 millions de dollars aux États-Unis, mais son véritable objectif n’est pas tant d’aider les Kurdes à réaliser leur projet que d’appauvrir l’Irak tout en détournant son attention de l’Iran. Dans une note de la CIA de 1974, on peut lire ceci : « L’Iran, tout comme nous, ne peut que bénéficier de cette impasse dans laquelle l’Irak est intrinsèquement affaibli par le refus des Kurdes de renoncer à leur semi-autonomie. Tout comme les Iraniens, nous n’avons pas intérêt à ce que la question soit résolue d’une façon ou d’une autre. » La commission parlementaire Pike, qui examinera les agissements de la CIA, déclarera : « On encourageait les Kurdes à continuer leur lutte mais on ne les a pas informés de cette politique. Même s’il s’agissait là d’opérations clandestines, notre entreprise a été cynique. »

En 1975, la politique pétrolière rapprochera l’Irak et l’Iran. Ce dernier pays, avec les États-Unis, abandonnera alors les Kurdes à leur terrible destin. Et lorsque les Kurdes imploreront Kissinger de les aider, celui-ci fera la sourde oreille. Les forces kurdes seront décimées et plusieurs de leurs chefs exécutés. Plus tard, en répondant à la commission Pike sur ce sujet, Kissinger affirmera : « Il ne faudrait pas confondre action clandestine et travail de missionnaire{362}. »



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