Les Tribulations d'un Chinois en Chine by Jules Verne

Les Tribulations d'un Chinois en Chine by Jules Verne

Auteur:Jules Verne [Verne, Jules]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Romans
Éditeur: Atramenta (www.atramenta.net)
Publié: 2011-01-20T05:00:00+00:00


XIV

OÙ LE LECTEUR POURRA, SANS FATIGUE, PARCOURIR QUATRE VILLES EN UNE SEULE

Le Pé-Tché-Li, la plus septentrionale des dix-huit provinces de la Chine, est divisé en neuf départements.

Un de ces départements à pour chef-lieu Chun-Kin-Fo, c'est-à-dire « la ville du premier ordre obéissant au ciel ».

Cette ville, c'est Péking. Que le lecteur se figure un casse-tête chinois, d'une superficie de six mille hectares, d'un périmètre mètre de huit lieues, dont les morceaux irréguliers doivent remplir exactement un rectangle, telle est cette mystérieuse Kambalu, dont Marco Polo rapportait une si curieuse description vers la fin du XIIIe siècle, telle est la capitale du Céleste Empire. En réalité, Péking comprend deux villes distinctes, séparées par un large boulevard et une muraille fortifiée : l'une, qui est un parallélogramme rectangle, la ville chinoise ; l'autre un carré presque parfait, la ville tartare ; celle-ci renferme deux autres villes : la ville jaune, Hoang-Tching, et Tsen-Kin-Tching, la ville Rouge ou ville Interdite. Autrefois, l'ensemble de ces agglomérations comptait plus de deux millions d'habitants. Mais l'émigration, provoquée par l'extrême misère, a réduit ce chiffre à un million tout au plus. Ce sont des Tartares et des Chinois, auxquels il faut ajouter dix mille Musulmans environ, plus une certaine quantité de Mongols et de Tibétains, qui composent la population flottante.

Le plan de ces deux villes superposées figure assez exactement un bahut, dont le buffet serait formé par la cité chinoise et la crédence par la cité tartare.

Six lieues d'une enceinte fortifiée, haute et large de quarante à cinquante pieds, revêtue de briques extérieurement, défendue de deux cents en deux cents mètres par des tours saillantes, entourent la ville tartare d'une magnifique promenade dallée, et aboutissent à quatre énormes bastions d'angle, dont la plate-forme porte des corps de garde. L'Empereur, Fils du Ciel, on le voit, est bien gardé. Au centre de la cité tartare, la ville jaune, d'une superficie de six cent soixante hectares, desservie par huit portes, renferme une montagne de charbon, haute de trois cents pieds, point culminant de la capitale, un superbe canal, dit « Mer du Milieu », que traverse un pont de marbre, deux couvents de bonzes, une pagode des Examens, le Peï-tha-sse, bonzerie bâtie dans une presqu'île, qui semble suspendue sur les eaux claires du canal, le Peh-Tang, établissement des missionnaires catholiques, la pagode impériale, superbe avec son toit de clochettes sonores et de tuiles bleu lapis, le grand temple dédié aux ancêtres de la dynastie régnante, le temple des Esprits, le temple du génie des Vents, le temple du génie de la Foudre, le temple de l'inventeur de la soie, le temple du Seigneur du ciel, les cinq pavillons des Dragons, le monastère du « Repos Éternel », etc. Eh bien, c'est au centre de ce quadrilatère que se cache la ville Interdite, d'une superficie de quatre-vingts hectares, entourée d'un fossé canalisé que franchissent sept ponts de marbre.

Il va sans dire que, la dynastie régnante étant mantchoue, la première de ces trois cités est principalement habitée par une population de même race.



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