Les Pardaillan by Michel Zévaco

Les Pardaillan by Michel Zévaco

Auteur:Michel Zévaco [Zévaco, Michel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, Historique, Littérature sentimentale, Moderne (<1799)
Éditeur: Feedbooks
Publié: 1907-09-26T23:00:00+00:00


Chapitre 32

MONSIEUR DE PARDAILLAN PÈRE

Deux mois environ avant les événements que nous venons de raconter, deux hommes, vers le soir d’une froide journée, s’arrêtèrent dans l’unique auberge des Ponts-de-Cé, près d’Angers.

L’un d’eux avait le costume et les allures de quelque capitaine rejoignant sa compagnie à petites étapes ; l’autre paraissait être son écuyer.

Or, ce capitaine, c’était le maréchal de Damville qui, venant de Bordeaux pour se rendre à Paris, s’était détourné de son chemin pour s’arrêter aux Ponts-de-Cé.

Et s’il voyageait en modeste équipage, c’est qu’il tenait sans doute à ne pas attirer l’attention sur lui.

D’autre part, s’il avait fait un crochet assez considérable, ce n’était ni pour admirer les si jolis paysages d’Anjou, avec leurs forêts touffues sous des ciels de satin, avec leurs rivières lentes et comme lascives se traînant mollement parmi les prairies, ni pour se rafraîchir de vin clair et mousseux en mangeant de ces rillettes qu’on fabriquait si excellentes dans ce gracieux village, ni enfin pour conter fleurette à ces accortes paysannes aux riches et longues coiffes blanches qui passaient pour les plus jolies et les moins farouches du pays de France.

Simplement, le maréchal avait un rendez-vous dans l’auberge des Ponts-de-Cé.

À tout moment, l’écuyer sortait sur la route et regardait dans la direction d’Angers.

À huit heures, l’aubergiste voulut fermer sa porte ; mais le maréchal l’en empêcha, disant qu’il attendait quelqu’un.

Enfin, à la nuit noire, un cavalier s’arrêta devant l’auberge, et sans descendre de cheval, s’informa d’un voyageur qui devait être arrivé la veille ou le jour même. Et comme on lui répondit qu’un voyageur et son écuyer étaient en effet dans l’auberge, il mit pied à terre et entra.

Cet homme fut mis en présence d’Henri de Montmorency qui esquissa un signe mystérieux.

Sur un signe semblable, que fit le nouveau venu, le maréchal ferma soigneusement sa porte et demanda vivement :

– Vous venez du château d’Angers ?

– Oui, monseigneur.

– Vous avez à me parler de la part du duc ?

– Quel duc, monseigneur ? fit le cavalier en se tenant sur la réserve.

– Mais… celui qui a dû, ces jours-ci, faire une visite… au château.

– Veuillez préciser, monseigneur…

– Le duc de Guise ! fit Montmorency à voix basse.

– Nous sommes d’accord. Excusez toutes ces précautions, monsieur le maréchal, nous sommes fort surveillés…

– Bon ! Guise est-il encore à Angers ?

– Non. Il en est reparti il y a trois jours et se rend à Paris. Le duc d’Anjou est parti hier.

– Savez-vous s’il y a eu entre eux quelque entente ?

– Je ne crois pas, monseigneur. Le duc d’Anjou est trop préoccupé de ses mignons, et de ses bigoudis.

– Vous m’apportez donc quelque mot d’ordre d’Henri de Guise ?…

–Oui, monseigneur ; le voici…

L’homme baissa la voix :

– Le 30 mars prochain, à neuf heures et demie du soir, à l’auberge de la Devinière, à Paris, rue Saint-Denis. Vous souviendrez-vous, monsieur le maréchal ?

– Je me souviendrai.

– Vous demanderez M. de Ronsard, le poète. Vous serez masqué. Vous aurez une plume rouge à votre toque.

– Le 30 mars au soir, rue Saint-Denis, à la Devinière, bien.



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