Les jeudis de Julie by Arnaud Georges-Jean

Les jeudis de Julie by Arnaud Georges-Jean

Auteur:Arnaud, Georges-Jean [Arnaud, Georges-Jean]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Française, Policier
ISBN: 9782265005877
Éditeur: benhenda89 - FRBoarD
Publié: 1978-01-17T23:00:00+00:00


Chapitre IX

Lorsque Marie s’approcha de la caravane, ils déjeunaient autour d’une table de camping. Sa première déception fut de voir que Michou était une petite fille de neuf ans et non un garçon.

— Voulez-vous manger avec nous ? demanda la femme.

— Merci, dit Marie. Je ne veux pas rester longtemps… Bon appétit, dit-elle.

Pascal lui jeta un regard en coin presque indifférent, continua de dévorer sa tranche de melon qu’il tenait à deux mains. Le jus coulait sur son menton et son torse râblé de jeune sportif.

— Un verre de rosé alors ? demanda l’homme.

— Je veux bien, dit-elle. Je suis venue vous dire que pour l’eau il y aurait moyen de s’arranger… Il existe un robinet sur le côté de la maison mais je n’arrive pas à l’ouvrir depuis le temps. Il faudrait le dégripper mais je n’ai pas les outils nécessaires et d’ailleurs je ne saurais pas. Si nous arrivions à le faire couler vous pourriez vous ravitailler sans être obligés d’aller plus loin.

— C’est intéressant, dit l’homme. Je peux m’en occuper tout de suite après. Ça ne doit pas être bien compliqué.

Marie s’assit en face de Pascal et s’efforça de ne pas le regarder plus particulièrement que les autres.

— Vous habitez à Sigean ?

— Depuis peu…, dit Marie. Avant, je vivais dans cette maison mais j’ai dû partir.

— Vous devriez la louer pour l’été, dit l’homme, ça vous rapporterait.

— Il faudra que j’y songe, dit-elle.

Elle avait l’impression que l’homme et la femme échangeaient un regard entendu. Peut-être imaginaient-ils qu’ils allaient pouvoir l’avoir pour rien.

— Pour l’instant il n’en est pas question.

Au bout de quelques jours de séjour ils comprendraient pourquoi. Il y aurait toujours quelqu’un pour leur dire qu’une petite fille avait tué sa tante d’un coup de carabine. On ajouterait peut-être « froidement » comme le disaient certains. Ils montreraient moins d’intérêt pour la maison du crime. Mais avant qu’ils ne se laissent impressionner par ces racontars, elle devait obtenir ce qu’elle était venue chercher.

— Pour le terrain, dit-elle, je me renseignerai pour savoir qui est le propriétaire.

— Tu vois, dit la femme à son fils, que le terrain n’est pas à la dame.

Pascal haussa ses épaules bronzées et reprit une tranche de melon. Il s’en fichait éperdument.

— Mais comment avez-vous pu le penser ? demanda Marie d’une voix tremblante.

Il ne fit même pas attention à ce qu’elle disait. Elle comprit que c’était à cause du vouvoiement.

— C’est peut-être ma petite fille qui lui a dit cela, ajouta-t-elle précipitamment.

— Ah ! vous avez une petite fille ?

— De quel âge ?

Ils la noyaient sous ce flot de questions sans intérêt. Comment maintenir une ligne directrice et s’y tenir dans cette pagaille verbale. Elle peina au moins cinq minutes pour revenir à ce qui l’intéressait.

— Julie se vante parfois, dit-elle. Tu l’as certainement connue si tu venais par ici.

— Je me souviens pas, dit le garçon d’une voix qu’elle trouva grossière et qui n’était que le produit d’une lutte personnelle contre la mue.

— Une fillette brune avec une



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