Les derniers Stuarts: 1660 - 1807 by Duchein Michel

Les derniers Stuarts: 1660 - 1807 by Duchein Michel

Auteur:Duchein,Michel [Duchein,Michel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire, Biographie
Éditeur: Fayard
Publié: 2006-02-14T23:00:00+00:00


L'appel à Guillaume d'Orange

Le lendemain de l'acquittement des sept évêques, sept nobles anglais (le chiffre sept, de symbolisme biblique, n'est pas fortuit) écrivent à Guillaume d'Orange pour demander son intervention afin de sauver le royaume et l'Église d'Angleterre de la ruine qui les menace. Ces sept nobles seront connus, dans l'historiographie whig, sous le nom héroïque des « Sept Immortels » ; sur le moment, ce sont surtout sept rebelles, qui en d'autres temps auraient payé de leur tête leur trahison à l'égard du roi. Parmi eux figurent l'ancien lord trésorier Danby (naguère bête noire des whigs : quantum mutatus...), l'amiral Russell, et le très résistant évêque de Londres.

Leur lettre à Guillaume fait état de l'inquiétude de « dix-neuf personnes sur vingt » dans le royaume pour « la sûreté de la religion, des libertés et des propriétés ». Elle assure le prince qu'au cas où il déciderait de débarquer « beaucoup des plus considérables du royaume s'engageraient à ses côtés », que « les soldats déserteraient en grand nombre » et que « pas un marin sur dix ne s'opposerait à lui240 ».

Cette lettre fournissait à Guillaume le prétexte qu'il attendait depuis plusieurs mois déjà. Elle ne le prenait pas au dépourvu ; sa décision de traverser la mer remontait au moins au début de l'année.

Ce qui motivait la décision du stathouder ne se situait pas en Angleterre mais sur le continent. Louis XIV, après avoir vainement tenté de transformer la trêve de Ratisbonne de 1684 en paix définitive, s'était résolu à prendre les devants d'une attaque de ses ennemis qu'il sentait se rapprocher. Guillaume d'Orange craignait – à tort – que Jacques II ne se joigne au roi de France. En l'attaquant dans son propre royaume, il le neutraliserait et peut-être, Dieu aidant, il le chasserait. Tel était son calcul, qui devait se révéler gagnant au-delà de toute espérance.

Les États généraux des Provinces-Unies, au départ, étaient plus que réticents. Les ambitions personnelles du stathouder ne les concernaient pas ; au contraire, elles les inquiétaient. Ce fut toute l'habileté de Guillaume de persuader les bourgeois d'Amsterdam que Louis XIV les menaçait (ce qui n'est nullement prouvé, au moins dans l'immédiat) et que l'intervention en Angleterre serait un moyen de l'affaiblir. À partir de juin 1688, des préparatifs militaires et maritimes sont évidents en Hollande. Les chancelleries européennes s'en préoccupent. Mais Jacques II reste curieusement passif.

Pourtant, il savait depuis longtemps qu'il risquait un jour d'avoir à faire face à une guerre civile. En septembre 1687, faisant visiter à Bonrepaus les fortifications de l'île de Wight, il lui expliquait qu'il s'y réfugierait « en cas de quelque guerre civile dans son royaume », et il en parlait « comme si cela devait arriver dans trois jours241 ». Mais cela ne le rendait pas plus prudent dans sa politique intérieure ni, surtout, dans son action diplomatique.

Louis XIV, que son ambassadeur à La Haye Jean-François d'Avaux tenait minutieusement informé des préparatifs militaires hollandais, tenta d'alerter Jacques. Barillon se montre surpris, dans une dépêche



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