Les Cloches sonneront-elles encore demain ? by Philippe de Villiers

Les Cloches sonneront-elles encore demain ? by Philippe de Villiers

Auteur:Philippe de Villiers [Villiers, Philippe de]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Politique
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2016-10-11T22:00:00+00:00


Oui, quelle chance, quelle chance

D’habiter la France

Dommage, mon petit

Que ta mère ne t’ait rien dit

Sur ce putain de pays

Ou vingt-quatre heures par jour

Et sept jours par semaine, j’ai envie de dégainer

Sur des FACES DE CRAIE121,

chantait avec bonhomie le groupe Ministère Amer. À la même époque, les intellectuels, autour de Philippe Sollers, désignent la France comme une nation douteuse qui a la tripe provinciale et crache des vomissures barbares : « La France moisie, rappelez-vous, c’est la force tranquille des villages, la torpeur des provinces, la terre qui, elle, ne ment pas, le mariage conflictuel mais nécessaire, du clocher et de l’école républicaine. C’est le national social et le social national122. »

Bientôt le social national va devenir le social colonial, avec l’« Appel des Indigènes de la République », en 2005 : « La France reste un État colonial. Le traitement des populations issues de la colonisation prolonge, sans s’y réduire, la politique coloniale », lit-on dans ce Manifeste délirant, porté par certains journaux de gauche123. Ainsi appelées à la mobilisation, les consciences morales préparent le grand renversement, le hold-up mémoriel : elles reprennent l’aphorisme de la Chambre Bleu Horizon au sujet des poilus revenus de l’enfer : « Ils ont des droits sur nous. » On substitue à la relation de reconnaissance une relation de réparation. Il faut réparer les fautes inexpiables de la colonisation. Les identités traumatiques se retournent contre la France qui les a enfantées. « De la colonisation extérieure, il faut passer à la décolonisation intérieure124. »

À l’occasion des dix ans des Indigènes de la République, le 8 mai 2015, Houria Bouteldja, la porte-parole de cette association progressiste, franchit l’étape ultime : « Effectivement, il y a en France une lutte de races sociales. Le mot fait peur et pourtant il n’y a rien de plus banal que la lutte des races sociales. Elle est tellement banale qu’on ne la voit pas. Pourtant elle structure notre quotidien125. »

Toutes ces audaces aboutissent à l’apartheid à rebours. À l’université Paris VIII-Saint-Denis, un concept est né : « La non-mixité racisée ». Pendant une semaine, un groupe de réflexion d’avant-garde a conçu une manifestation intitulée : « Paroles non blanches : rencontres autour des questions de race, travail et mobilisations. » Au mois de mai 2016, une nouvelle question a été mise à l’étude : « La persistance des logiques coloniales au sein de la société française », inspirée des délires du « postcolonial » popularisés dans les années 1990 par certains chercheurs comme Pascal Blanchard, promu par une certaine presse de gauche.

L’urgence est maintenant de décoloniser la France chez elle. Beaucoup d’organisateurs de ces réunions sont des défenseurs pointilleux de la liberté du voile à l’école. Il faut insister : Les Blancs ont été exclus, ils n’ont pas eu le droit de prendre la parole et ont été interdits de participation à l’atelier ayant pour thème « la non-mixité ». Certains professeurs du département des sciences politiques de Paris VIII ont apporté, semble-t-il, leur soutien à la manifestation. En



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