Les Chroniques des Irda by Linda P. Baker

Auteur:Linda P. Baker [Baker, Linda P.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Lancedragon
Publié: 2003-10-01T17:26:44+00:00

CHAPITRE X

INSTRUCTIONS VENUES D’EN HAUT

Anel observait l’ogresse qui se tenait devant le Conseil. Soigneusement coiffée et habillée, elle semblait pourtant toujours hagarde et effrayée.

— La forêt les a tués ? demanda-t-elle, incrédule, bien qu’elle ait déjà entendu trois rapports.

Elle se tourna vers ses confrères – eux aussi avaient l’air stupéfait.

La guerrière hocha la tête.

— Nous avons eu de la chance. Notre chef a vu le danger et nous avons réussi à nous replier. Ensuite, alors que nous étions prêts à attaquer de nouveau, les humains nous sont tombés dessus. Nous nous en sommes sortis par miracle. Mon frère… Raell… (Sa voix s’étrangla.) Il n’a pas eu ma chance.

Anel hocha la tête, compatissante. Puis elle fit signe à un assistant de reconduire la femme. Inutile de sonder son esprit pour savoir qu’elle avait dit la vérité. Anel l’avait fait avec les trois précédents témoins. À part quelques détails, cette quatrième histoire corroborait les autres.

— Nous devons envoyer une autre compagnie ! dit Teragrym avant que la porte ne se soit refermée.

— Laquelle ? répondit Enna. Ils ont vaincu nos meilleurs guerriers. Et où irions-nous la chercher ? Nous avons besoin de plus de gardes sur les routes. Deux caravanes ont été attaquées ce matin par des esclaves en fuite. Et où envoyer ces forces ? Nos éclaireurs sont morts avec les guerriers du Clan Redienhs.

— Alors, nous devons commencer à enrôler des roturiers. Et à entraîner nos soldats plus durement, dit Teragrym. Et utiliser des mages.

— Et lequel de nous doit se sacrifier, Teragrym ? demanda Narran. Vous voulez peut-être envoyer un de vos enfants ?

— Nous devons combattre la magie par la magie ! L’idée d’exposer un de mes enfants serait un crève-cœur, mais je le ferai. Et vous aussi. (Il riva un regard noir sur Narran.) Mais ne vous inquiétez pas. Pour le moment, j’ai quelqu’un d’autre à l’esprit.

— Faites ce que vous avez à faire, Teragrym, dit Anel. Enna, vous lancerez un programme pour sélectionner et entraîner plus de gardes.

Calme. Sérénité. Huit jours de paix.

Butyr avait perdu sa sœur et les Aliehs pleuraient deux fils. Il y avait huit victimes. Mais ils avaient continué.

Les jambes douloureuses et l’estomac vide, Khallayne n’avait pourtant jamais été si heureuse. Jelindra, une ogresse d’à peine cent ans, les cheveux encore noués avec des rubans, chevauchait à côté d’elle et buvait ses paroles.

— Nous arrivons, Khallayne, dit Tenaj, interrompant la leçon de magie.

Jelindra rebroussa chemin avec une grimace.

Khallayne la regarda partir, tout sourire.

— Elle sera très puissante. Elle accepte le pouvoir.

— J’aimerais apprendre, dit Tenaj, presque timidement. Je n’ai jamais été très bonne, mais…

— Oh, Tenaj, tu n’as pas idée ! C’est incroyable. Toute ma vie, j’ai caché ma magie. Et aujourd’hui, tout le monde sait. Au lieu d’être punie, on me demande de l’utiliser ! J’adorerais t’enseigner tout ce que tu voudrais savoir.

Elles rejoignirent Lyrralt au galop.

Tout le monde s’était porté volontaire, malgré le danger réel. Sauf Lyrralt, mais il avait été choisi pour cette mission, avec Khallayne et Tenaj.

Thorad était aussi différente de Takar que la demeure du père de Lyrralt de la résidence d’été du roi.

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