Les amours by Michel David

Les amours by Michel David

Auteur:Michel David [David, Michel]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Hurtubise
Publié: 2011-08-13T21:45:47+00:00


Chapitre 14

Les fiançailles

Septembre arriva sans crier gare et n'entraîna aucun changement de température, elle continuait d'être douce et agréable, même si le soleil se couchait de plus en plus tôt. Chez Corinne, les journées n'étaient pas assez longues pour faire tout ce qui devait être fait.

Depuis une semaine, la mère de famille avait entrepris de cuisiner ses marinades. Son grand jardin avait été dépouillé de ses oignons, de ses concombres et de toutes ses tomates. La maison embaumait du matin au soir alors que le ketchup rouge, puis le vert mijotaient sur le poêle à bois. Après avoir coupé les tomates, les oignons et le céleri, Corinne et ses filles avaient ébouillanté les pots vides et préparé la paraffine qui servirait à conserver la vingtaine de pots qui allaient être rangés dans l'armoire, près des confitures de fraises, de framboises et des contenants de compote de pommes.

— Il nous reste encore les concombres à préparer et à faire mariner avant de nous occuper des patates, déclara la mère de famille en essuyant avec un coin de son tablier la sueur qui coulait sur son front.

— Il est temps pour les patates, fit remarquer Madeleine. Celles qui restent dans le caveau sont en train de germer.

— On n'en finira jamais, laissa tomber Élise en déposant sur la table le couteau qu'elle utilisait.

— C'est le prix à payer pour avoir de quoi manger cet hiver, la sermonna sa mère.

— Compte-toi chanceuse, tu vas te sauver de la préparation des citrouilles et t'auras pas à te casser les reins à récolter les patates, ajouta sa sœur sur un ton narquois. Tu vas même manquer la boucherie. T'auras pas le plaisir de brasser le sang du cochon pour l'empêcher de cailler quand on va faire du boudin.

— Ouach ! Arrête, tu me donnes mal au cœur, lui ordonna l'adolescente avec une mine dégoûtée.

— Pauvre petite fille ! la plaignit sa mère, tu vas faire des choses bien pires que celle-là dans ta vie, je te le garantis.

Ce soir-là, Philippe rentra à la maison de fort mauvaise humeur et ne fit aucun effort pour le cacher.

— Qu'est-ce qui t'arrive encore, toi ? lui demanda sa mère en constatant qu'il manipulait tout avec brusquerie.

— Rien.

— Dis-moi pas rien, rétorqua sèchement Corinne, j'ai des yeux pour voir.

— C'est le maudit Charles qui me tape sur les nerfs ! Je vais finir par lui sacrer une volée à ce maudit baveux-là, fît-il en serrant les poings.

— Qu'est-ce qui s'est encore passé ? demanda Corinne en déposant un plat de fèves au lard sur la table, à côté de la miche de pain cuite au four le matin même.

— Tremblay m'a averti à matin qu'on devait arrêter tous les deux chez mon oncle à la fin de notre journée d'ouvrage.

— Puis?

— Quand on est arrivés là avec nos trucks, mon oncle était pas là. Charles est sorti en prenant un air de grand boss pour nous dire qu'on aurait encore de l'ouvrage pour quinze jours. C'était comme s'il nous faisait la charité.



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