Le serment d'Isaure (French Edition) by Monique Bellini

Le serment d'Isaure (French Edition) by Monique Bellini

Auteur:Monique Bellini [Bellini, Monique]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: MBGC
Publié: 2014-03-18T00:00:00+00:00


Devant le désarroi de la châtelaine, le prêtre l’a entraînée dans la sacristie. Il lui a demandé de s’asseoir un moment et lui a fait boire de la limonade.

Après avoir entendu les paroles de l’horrible notaire, voilà que la dernière phrase du prêtre lui martèle l’esprit au point de la faire suffoquer :

— Parjure ! Vous seriez parjure et maudite à jamais…

Isaure a maintenant regagné sa voiture, elle a hâte de retrouver sa maison, son lit, la bonne Hermine. Elle s’installe dans son auto, jette à l’arrière le couvre-chef qui l’encombre et démarre sans attendre, pour se garer à quelques rues de là, devant la porte de son vieux médecin.

Il y a si longtemps qu’elle n’a vu ce brave homme. Pourquoi ne pas profiter de sa visite au village, pour lui demander quelques somnifères ? Il lui fera tirer la langue, il regardera le blanc de l’œil, puis il lui comprimera le bras afin de mesurer sa tension artérielle.

Isaure pénètre dans la salle d’attente, prend place.

Elle ne sait pourquoi, elle se met à regarder ses chaussures à talons. Cela est vraiment dommage, elles sont jolies. Cependant, les chaussures neuves, le sac à main, le chapeau et le tailleur moutarde trouveront place dans l’armoire de la fille du fermier. Isaure ne pourra porter à l’avenir des vêtements aussi négatifs, des vêtements chargés de souvenirs qui viendraient lui donner des angoisses.

Isaure entend des bruits sourds dans le cabinet médical. On marche, on parle. La porte s’ouvre, un paysan traverse la pièce. Isaure tourne la tête.Un homme de haute taille se trouve dans l’encadrement de la porte. Il ne bouge pas. Ses yeux sombres brillent comme deux charbons de houille. Son visage est dur et la jeune femme confond son aspect physique à de l’antipathie. En quelques secondes, Isaure se demande qui il est, s’il éprouve de l’animosité envers cette femme qui descend des comtes de Toulouse et qui a la chance d’habiter le château. Mais tout n’est créé par son imagination enfiévrée. Le grand garçon brun ne l’a jamais vue. Il est peut-être surpris de croiser une personne aussi élégante dans ce coin de campagne ?

Il se rapproche sans hâte, il tend la main.

— Jacques Mallerand. Je suis médecin. Je remplace le docteur Arnaud.



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