Le joyau du Turmish by Odom Mel

Auteur:Odom,Mel [Odom,Mel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Heroic Fantasy
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 2015-09-25T14:48:32+00:00

CHAPITRE XII

Haarn incisa les flancs de la louve, prenant soin de ne pas trancher trop en profondeur. Enfoncer davantage la lame aurait libéré des toxines dans le corps de la mère et tué ceux que le druide tentait de secourir.

— Que faites-vous ? demanda Druz.

— J’essaie de sauver les petits. (Haarn remit le couteau dans l’étui de sa botte.) Vous venez de tuer la mère, mais il reste un espoir pour sa progéniture.

Il pria Silvanus de le guider. Aurait-il les connaissances nécessaires… ?

— Elle allait vous égorger, insista Druz.

Peu enclin à polémiquer, Haarn glissa ses doigts dans le corps chaud de la louve et chercha les petits. À l’intérieur de la matrice, il les sentait bouger. Il espéra qu’ils survivraient au traumatisme…

Son ombre tombant sur une flaque d’eau, Grand-Pied se rapprocha, dressé sur ses pattes postérieures, et défia du regard la meute de feu FourrurePierre. Méfiants, les loups reculèrent sous le couvert des arbres.

À la faveur d’un autre coup de foudre, Haarn vit que du sang écarlate maculait ses mains.

Espérant qu’elle ferait l’affaire, il prit la petite lame – de la longueur d’une phalange – qu’il gardait dans la doublure de sa tunique, et glissa de nouveau les doigts dans le cadavre, la lame tenue entre le pouce et l’index. De l’auriculaire, il suivit à tâtons le contour de l’utérus, puis repoussa doucement le louveteau qu’il sentait dessous.

Puis il coupa la membrane, faisant jaillir un liquide chaud.

Révulsée, Druz recula.

Mais l’incision restait trop fine pour laisser passer un premier louveteau. Conscient que chaque seconde comptait, les petits suffoquant déjà, le druide introduisit son autre main dans la matrice pour agrandir la faille.

Au creux de ses paumes, il recueillit le premier minuscule corps. La gorge serrée, le sang cognant à ses tempes, il tira le louveteau du cadavre de sa mère, le protégeant du froid et de la pluie entre ses mains en coupe.

— Vite, mes vêtements ! lança-t-il à Druz. Je dois les garder au chaud !

Non sans hésiter, la mercenaire ouvrit son propre sac pour en sortir une couverture.

— Voilà, ce sera mieux.

De la pointe de sa lame, Haarn trancha le cordon ombilical puis jeta le premier placenta aux loups. La membrane atterrit à quelques pas d’eux. Une femelle jaillit de l’ombre, l’attrapa dans sa gueule et retourna près des siens.

— C’est quoi ? demanda Druz.

— Le placenta… La poche de naissance. Les femelles le mangeront à la place de la mère.

Haarn s’attaqua au placenta suivant pour libérer un autre louveteau.

— Comment allez-vous nourrir ces petits ? demanda la jeune femme.

Soudain, le druide crut qu’il allait tourner de l’œil. Repoussant la nausée, il lutta pour rester conscient…

— La meute veille toujours sur les petits. (Il entreprit d’extraire un troisième louveteau.) Quand une louve conçoit, toutes les femelles commencent à produire du lait. Les petits peuvent téter n’importe laquelle. De même, tous les mâles s’occupent d’eux et les protègent.

Lui faisant un rempart contre les bourrasques, Druz se pencha vers son compagnon.

Il y avait cinq nouveau-nés en tout. Le dernier était presque

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