Le Dernier sacrifice by John Marsden

Le Dernier sacrifice by John Marsden

Auteur:John Marsden [Marsden, John]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman, Aventure, Jeunesse, Littérature australienne
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


15

C’ÉTAIT COMME SI ON M’AVAIT ROUÉE DE COUPS de matraque. J’avais tellement mal partout que je ne savais par où commencer à me plaindre. Mais j’étais encore en vie. Péniblement, j’ai réussi à me mettre à quatre pattes, je n’avais plus une miette d’énergie. Derrière moi, les vagues se brisaient en rythme sur la plage. Cela a duré un bon moment avant qu’elles ne se calment. Je n’étais que douleurs, vertiges et nausées. Je n’ai pas songé une seconde à ce que nous avions fait. Cela semblait trop irréel. Je n’avais qu’une préoccupation : survivre, une seconde de plus, une minute de plus. J’avais sans doute échoué sur la plage de Cobbler’s Bay, à quelques kilomètres de Baloney Creek où Homer et moi devions retrouver les autres. Je ne pensais pas non plus à Homer ; il aurait pu être mort ou vivant ou entre les deux, je n’y pouvais rien.

Mon esprit refusait de fonctionner. Je n’étais plus qu’un corps torturé, assoiffé, douloureux. Je me suis traînée, attirée par un bruit d’eau différent de celui des vagues. J’ai fini par trouver un petit ruisseau dans lequel j’ai plongé le visage. L’eau était salée. Le raz-de-marée que nous avions provoqué l’avait probablement inondé.

J’ai essayé de me lever, je n’avais pas le choix, la soif m’obligeait à avancer. Après plusieurs tentatives, j’ai réussi à faire quelques pas ; ce n’était pas brillant mais mon genou gauche avait l’air d’avoir tenu le coup. Je me suis dirigée en clopinant vers le bush qui couvrait la colline.

J’ignore comment j’ai survécu cette nuit-là. J’ai fini par trouver de l’eau potable que j’ai lapée pendant une éternité comme un chien. Elle était glacée. Parfois, je m’étranglais ou j’avalais de travers. J’étais prise de quintes de toux mais aussitôt après je recommençais à boire. Malgré un mal de tête atroce, il me restait encore assez de bon sens pour savoir que je ne devais pas m’arrêter et m’allonger alors que j’étais trempée. J’ai donc continué à marcher – tituber serait plus juste – jusqu’à ce que mes vêtements soient simplement humides, puis je me suis blottie entre deux racines, essayant péniblement de trouver des positions moins torturantes. Je n’ai pas vraiment dormi. Du moins je ne crois pas.

Plus tard, je me suis tâté le dos. Il me faisait mal mais, apparemment, il n’y avait pas de plaie. Les balles ne m’avaient donc pas touchée. C’était un souci de moins.

Un peu avant l’aube, je me suis remise en route. Je ne songeais pas à aller quelque part en particulier : mon unique souci était de mettre le plus de distance possible entre la base et moi. Ce qui était compréhensible après la folie que nous avions provoquée. J’ai traversé une route sans penser à l’utiliser pour m’orienter et rejoindre notre lieu de rendez-vous. Je me suis simplement précipitée aussi vite que j’ai pu dans le bush de l’autre côté.

Mon mal de crâne allait un peu mieux après le répit que je m’étais accordé mais, à présent, un nouveau besoin me taraudait : la faim.



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