Le Bal de la guerre ou La vie de la princesse des Ursins by Almira Jacques

Le Bal de la guerre ou La vie de la princesse des Ursins by Almira Jacques

Auteur:Almira, Jacques [Almira, Jacques]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, General
ISBN: 9782070385966
Google: gGwZDAAAQBAJ
Éditeur: Gallimard
Publié: 1993-03-03T23:00:00+00:00


De peur de voir son neveu réussir où il avait échoué, le cardinal d'Estrées parvint à persuader la princesse que l'abbé se jouait d'elle et la trompait.

Lorsqu'il était devenu ambassadeur, la princesse avait demandé à l'abbé d'Estrées de n'envoyer aucune lettre en France sans la lui avoir d'abord montrée. L'abbé promit d'obéir à cet ordre mais substitua quelques lettres qu'il envoya secrètement à M. de Torcy. La princesse qui faisait surveiller les courriers fut tôt mise au courant de ce qu'elle considérait comme une irrégularité et se fit apporter la lettre qu'on trouva. Elle l'ouvrit et n'eut pas lieu d'être contente. L'abbé l'accablait, disait que tout en Espagne se disputait à huis clos, le soir chez la princesse ou chez la reine, sans que les membres du Despacho fussent consultés avant que les décisions fussent prises. Il ajoutait qu'outre la princesse, le personnage qui comptait le plus était M. d'Aubigny qu'elle avait épousé. Outrée de colère, la princesse, sans davantage y penser, mit en marge de cette remarque, à côté, de sa main : Pour mariée, non ! et fit suivre à la lettre son chemin habituel. L'abbé d'Estrées, furieux qu'on eût méprisé son caractère d'ambassadeur et violé une correspondance qui aurait dû rester secrète, poussa les hauts cris et écrivit aussitôt à M. de Torcy pour se plaindre de la princesse et donner sa version de l'affaire. A l'accusation d'indiscrétion, il rajoutait que la princesse prélevait des fonds sur le Bolsillo, la cassette privée des rois.

La lettre apostillée arriva en plein conseil d'Etat, en même temps que celle que l'abbé avait écrite ensuite. D'abord les ministres de rire de l'apostille, mais le regard irrité du Roi les ramena à la juste mesure des choses. En violant la correspondance de l'ambassadeur à son roi, en prouvant son mépris, elle avait aigri le Roi contre elle qui écouta le procès que firent les ministres à la Camarera-Mayor. M. de Torcy la chargea ; ses autres ennemis l'accablèrent et le cardinal d'Estrées de retour à Versailles, considérant que l'heure de la vengeance avait sonné, ne répugna pas aux pires calomnies pour noircir le portrait de celle dont il voulait la chute.

Le Roi par une lettre fit à la princesse une réprimande sévère. La princesse en fut effrayée. Elle écrivit à tous ses amis pour leur présenter les choses et espérer leur soutien. Elle écrivit à la maréchale de Noailles qui en réponse la tança. Elle écrivit à M. de Torcy, à son frère, M. de Noirmoutier, afin qu'il parlât à la maréchale pour la radoucir et pour qu'il retournât chez M. de Torcy le prévenir en sa faveur en lui faisant les représentations nécessaires.

Elle raconta à la reine la fable d'Esope du serpent qu'on réchauffe dans son sein et qui finit par vous piquer. N'avait-elle pas mis l'abbé en place ? Elle le dit à Torcy qui lui répondit qu'elle avait tort de se méfier de celui qui restait son allié et son ami le plus sûr en Espagne. Alors elle fut



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