Lawrence d'Arabie by Christian DESTREMAU

Lawrence d'Arabie by Christian DESTREMAU

Auteur:Christian DESTREMAU [Destremau, Christian]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Perrin
Publié: 2013-12-31T16:00:00+00:00


19

Raids

Lawrence passa une bonne partie de mars 1918 au Caire, puis rejoignit Akaba à la fin du mois. D’Akaba, il repartit en Rolls-Royce pour Aba-el-Lissan, où il arriva sous une pluie battante. Il pénétra dans la tente où l’attendait Fayçal. Tendu, impatient, fumant cigarette sur cigarette (Lawrence rentrait habituellement du Caire avec des cartouches de sa marque favorite), l’émir craignait toujours d’être négligé ou marginalisé par l’état-major britannique et ses hommes supportaient de moins en moins les conditions climatiques. Lawrence, accompagné cette fois par Young et Dawnay, expliqua le rôle dévolu à l’armée arabe du Nord dans les plans d’Allenby. Tout le monde s’accorda pour tenter de prendre Maan et, avant de se lancer dans une attaque frontale contre les positions turques bien défendues, de couper le chemin de fer au nord et au sud de la gare, pendant que, simultanément, une nouvelle opération de diversion était lancée, plus au sud, contre Mudowarra.

Toute l’affaire avait été planifiée avec une grande précision, mais elle fut presque aussitôt annulée : aussi bien l’attaque de Maan, à cause des pluies diluviennes qui ralentissaient considérablement la progression des dromadaires de transport lourdement chargés, que l’opération de diversion, une reconnaissance préalable ayant montré que l’utilisation de véhicules blindés était impossible en raison de la nature très sablonneuse du terrain. Heureusement, d’une certaine façon, pour Fayçal et Lawrence, Allenby n’allait pas faire mieux, bien au contraire.

En Palestine, le premier « raid transjordanien » débuta durant la nuit du 21 mars, lorsque des hommes du corps expéditionnaire d’Allenby – Anglais et Australiens pour l’essentiel – traversèrent le Jourdain à la nage pour établir des pontons. Plus à l’est, dans les montagnes et les collines du Moab, les forces du Commonwealth furent confrontées au même adversaire qui bloquait l’armée arabe du Nord : le temps épouvantable, qui les contraignit à laisser en arrière l’artillerie. La ville de Salt tomba malgré tout, le 25 mars, et les forces britanniques, australiennes et néo-zélandaises se lancèrent en direction d’Amman. L’assaut fut un échec – de peu d’ailleurs –, qui fit la démonstration, une fois de plus, que le soldat turc se battait avec ténacité lorsqu’il se trouvait dans des positions fixes. Les bataillons turcs de la 4e armée commandée par Djemal Pacha « Kuchuk » avaient été renforcés par des troupes allemandes envoyées par le général Liman von Sanders, nouveau commandant en chef des forces combinées Yilderim.

Les Britanniques avaient totalement sous-estimé un facteur essentiel : les Turcs entretenaient de bonnes relations avec la majorité des tribus du Moab et la population de la région était loin d’éprouver de la sympathie pour la révolte arabe, perçue comme essentiellement hedjazi. Les habitants des villages, les paysans des campagnes craignaient les pillages et les exactions des Bédouins tout autant que les représailles des Turcs. L’échec devant Amman fut un très mauvais coup pour le prestige du Royaume-Uni, et pour celui de Fayçal en tant que chef de la révolte. Comme certains l’avaient prévu, les Turcs, lorsqu’ils reprirent Salt évacuée par la 60e division britannique,



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.