L'antivierge by Emmanuelle Arsan

L'antivierge by Emmanuelle Arsan

Auteur:Emmanuelle Arsan [Arsan, Emmanuelle]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Erotique
ISBN: 9782714454898
Éditeur: Belfond
Publié: 2013-05-19T22:00:00+00:00


8

Deus escreve direito por linhas tortas

J’ai causé de grandes calamités, j’ai dépeuplé des provinces, des royaumes. Mais c’était pour l’amour du Christ et de sa Sainte Mère.

ISABELLE LA CATHOLIQUE, reine de Castille

Cherchons comme cherchent ceux qui doivent trouver et trouvons comme trouvent ceux qui doivent chercher encore.

SAINT AUGUSTIN

Marie-Anne surgit du paysage un début d’après-midi que bleuissait le souffle de la terre échinée de pluie. Emmanuelle, le menton à l’appui d’un genou, l’autre jambe tendue droit devant elle, était assise sur le seuil, le regard perdu sur les feuilles délavées des frangipaniers, attendant Anna Maria. Elle n’avait pas posé pour elle depuis une semaine.

— Toi ! toi ! acclama-t-elle, s’élançant vers sa petite amie. D’où sors-tu ? Comment es-tu ici ?

Elle saisit à pleines mains les nattes d’or blond, rit de plaisir à frotter ses lèvres sur les joues vernies par l’air et le soleil de la mer. La revenante expliqua :

— C’est papa : il avait besoin de maman, pour des gens qui vont arriver de Paris. Nous resterons ici toute la semaine.

— Seulement ! se récria Emmanuelle, rembrunie.

— Pourquoi ne viens-tu pas nous voir à la plage ? lui reprocha Marie-Anne. Je te l’ai déjà dit.

Elle se débattit.

— Cesse de me tirer les cheveux : tu me fais mal.

Emmanuelle fit en un clin d’œil un nœud des deux tresses, et le serra autour du cou de Marie-Anne, comme pour l’étrangler, puis proclama :

— Tu m’as manqué. Ce que tu es jolie !

— Tu ne te rappelais plus ?

— Tu as encore embelli.

— C’est normal.

Emmanuelle s’enquit :

— Et moi, je te plais toujours ?

— J’attends de voir. Qu’as-tu fait pendant que je n’avais pas l’œil sur toi ?

— Rien que des horreurs.

— Prouve-le.

— Commence toi-même par confesser tes stupres. Ce coup-ci, tu parles, j’écoute. Les rôles sont renversés.

— Et pourquoi, j’aimerais savoir !

— Parce que, maintenant, c’est moi qui suis le moins pucelle des deux.

Le feu tournant des yeux verts eut un éclat de scepticisme.

— Il paraît que tu es en froid avec Mario, mentionna la fée, avec une nonchalance étudiée. Tu ne le vois plus ?

— J’ai tellement de succès, badina Emmanuelle : il lui faut attendre son tour.

Puis, pour marquer qu’elle ne se laisserait pas régenter, elle rappela :

— Mais n’essaye pas de prendre la tangente ! Justifie-toi. As-tu eu des aventures ?

— Des milliers.

— Décris-m’en une, pour voir.

La pétarade d’un échappement libre les fit se retourner vers le chemin.

— Qu’est-ce c’est que ce machin ? s’ébahit Marie-Anne. Et qui est-ce qui est dedans ?

— Anna Maria Serguine. La connais-tu ?

— Ah, c’est elle. Elle te peint. Je vais vous regarder faire.

— Tu sais tout ! Comment es-tu si bien renseignée ?

Marie-Anne ferma à demi les paupières, laissa filtrer un regard narquois, puis, à son habitude, passant outre à la question, enchaîna :

— J’espère que ton portrait sera réussi ?

— Sûrement. Mais ce n’est que mon visage. Dommage.

— Pour le reste, mieux vaudra t’adresser à un homme.

— Vous faisiez l’amour ? s’enquit Anna Maria, allègre.

Emmanuelle la regarda avec



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