La Pierre de Tu-Hadj 1 by Malagoli Alexandre

Auteur:Malagoli,Alexandre [Malagoli,Alexandre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
ISBN: 9782253118022
Éditeur: Le Livre de Poche
Publié: 2007-06-07T18:57:24+00:00

7

La bataille faisait rage tout autour de Wilf. En face de lui, les légions de Lanciers Saints montaient à l’assaut de la colline. C’était une large butte herbeuse, au sommet de laquelle s’étaient réfugiés les régiments rebelles. Quelques conscrits du Kentalas ou d’Eldor accompagnaient les chevaliers de la Théocratie. Quant aux Baârniens, ils avaient tout simplement fait faux bond au Saint-Siège après lecture du message destiné aux Sœurs Magiciennes. Le plan de Lucas aurait pu mieux fonctionner, mais ce n’était déjà pas si mal. Les mercenaires occidentaux ne seraient pas près de travailler à nouveau pour le compte de l’Eglise grise.

Pour l’instant, les pertes étaient à peu près équivalentes dans les deux camps. Une fois de plus, Wilf s’était retrouvé malgré lui en première ligne, aux côtés de Frantz de Greyhald. Lucas, quant à lui, était resté avec Caïus au centre de la butte, participant à la conduite de la bataille.

Les moines-soldats commençaient à se méfier de Wilf. Ils ignoraient qui il était mais, à l’instar des propres compagnons d’armes du garçon, plus aucun ne commit bientôt l’erreur de le considérer comme un enfant. Il lui fallut donc se montrer également plus vigilant. Ces combattants étaient vraiment redoutables, pour une armée régulière. Wilf estimait leur efficacité comparable à celle des meilleures troupes d’élite, comme feue la garde impériale. Le combat en cours réclamait toute sa concentration…

Une clameur résonna à quelques mètres de lui. Il s’agissait d’un chant rituel des Guerriers du Cantique. Moitié courant, moitié bondissant, les mortels danseurs passèrent tout près de lui et de Frantz pour percuter de plein fouet les rangs ennemis. La percée eut l’effet désiré, désorganisant une colonne entière de chevaliers. Ceux-ci s’écroulaient sous leurs chevaux aux membres fracassés, voyaient leur heaume arraché par la lame d’un poignard arionite, quand l’un des acrobates chantants ne choisissait pas de bondir d’un destrier à l’autre pour en chasser les cavaliers… Si seulement nos Guerriers pouvaient être plus nombreux, songeait l’enfant de Youbengrad.

Les Lanciers ne tardèrent pas à lancer une riposte déterminée, seulement couverts par une poignée d’archers arborant le blason de Blancastel. Mais les charges des puissants chevaux étaient toujours dévastatrices, aussi Wilf ne s’étonna pas de l’ordre de Caïus, qui engageait le grand Greyhalder à porter ses troupes en direction de la piqûre ennemie. Des cabrioles et des justaucorps colorés, entrevus du coin de l’œil, rassurèrent le garçon sur la sécurité de leur flanc droit. Les soldats du beau Pyrrhus et leurs poignards tournoyants les garderaient d’une prise à revers.

Le combat était maintenant engagé tout autour de la colline, les armées rebelles formant un large disque tandis que les chevaliers et leurs alliés se réduisaient à une fine ceinture. Mais Caïus ne criait pas victoire : c’était l’étrange configuration de la bataille qui faisait paraître les adversaires si peu nombreux. De plus, les Lanciers Saints étaient individuellement bien plus dangereux que n’importe quel soldat de ses forces, hormis peut-être les Guerriers du Cantique.

Près de lui, Lucas surveillait avec inquiétude la contre-attaque menée par le colosse de Greyhald et son jeune camarade.

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