La Guerre des parrains by Christophe Berliocchi

La Guerre des parrains by Christophe Berliocchi

Auteur:Christophe Berliocchi [Berliocchi, Christophe]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions du Rocher
Publié: 2022-02-09T00:00:00+00:00


Des morts de la société civile

Les cadavres s’enchaînent entre 2008 et 2013. Avec 140 homicides relevés par l’Observatoire national de la délin-quance ! En plus de Casanova et Mariani, les principaux noms ronflants de l’île sont tués : Jean-Claude Colonna, Ange-Marie Michelosi, Daniel Vittini, Pierre-Marie Santucci, Francis Guazzelli, Charles-Philippe Paoli (militant nationa-liste, proche de Charles Pieri, dit le Vieux), Christian Léoni (tué en réplique par le FLNC), Benoît Grisoni, Maurice Costa, sans doute, lui, dans une vendetta intrafamiliale au sein de la Brise de mer avec les Mattéi14.

Alain Orsoni est victime d’une tentative de règlement de compte le 29 août 2008 à Ajaccio. Un ancien de ses proches, Alain Lucchini (ex-Conculta), est également visé fin 2008. La guerre déclenchée entre le Petit Bar et les fils Orsoni/Codac-cioni fait une dizaine de morts, dont Thierry Castola, fils de feu Francis Castola, et les gardes du corps de son autre fils, Francis15. La Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse du Sud – ses 50 millions d’euros de budget et ses centaines d’emplois – est le principal enjeu des groupes mafieux. Le conflit annexe, autour d’une société de sécurité d’Ajaccio, la SMS, opposant deux associés désormais en froid se termine par la mort des protagonistes : Antoine Nivaggioni, ex-MPA, proche du Bel Alain, le 18 octobre 2010, et Yves Manunta, en juillet 201216.

« C’est une période horrible, qui m’a terriblement marquée, témoigne une journaliste en poste à Ajaccio. Notamment les assassinats de Dettori et Salini en avril 2009 : il a eu lieu en plein jour, dans la région ajaccienne, à un rond-point, près d’un collège, il y avait même un barrage de gendarmes pas loin. Malgré tout, les quatre tireurs ont sorti les fusils de leur camionnette et arrosé la voiture des deux hommes en les tuant sur le coup. Le résultat n’était pas beau à voir. Une vraie scène de guerre, comme en Sicile. »

La vendetta corso-corse prend des proportions média-tiques considérables dans ces années 2010 car les morts sont également issus de la société civile. La signature du grand banditisme à coups de 11.43 : l’avocat du MPA Antoine Sollacaro, tué en octobre 2012, le président de la CCI de Corse du Sud, Jacques Nacer, en novembre 2012, un an plus tôt : le maire de Sant’Andréa-di-Cotone Dominique Domarchi, pilier de l’exécutif régional de Paul Giacobbi en mars 2011, la maire de Porticcio, Marie-Jeanne Bozzi, femme d’Antoine Bozzi et sœur d’Ange-Marie Michelosi, en avril 2011, le chef d’entreprise (chantiers navals) Fabrice Vial en août 2011. Puis en 2014, en mars, Jean Leccia, directeur général des services du conseil général de Haute-Corse, et en avril Jean-Luc Chiappini, maire du village de Letia et président du Parc naturel régional de la Corse. Des meurtres restés impunis.

Durant ces années sanglantes en Corse, le conflit îlien s’étend sur Aix-Marseille et même à Paris, pour le contrôle de cercles de jeux [lire « Tensions sur les cercles »], où les clans mafieux en bisbille veulent reprendre la main sur le pactole au gré des soudaines disparitions et des séjours en prison.



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