La ferme et l'arbre mort by Mario Ropp

Auteur:Mario Ropp [Ropp, Mario]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Spécial-Police
ISBN: 2-265-00785-4
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1978-11-20T05:00:00+00:00

CHAPITRE VIII

À la fin de l’après-midi du lendemain, Julien Bergame décida de retourner visiter l’appartement des Aubier. Le commissaire Faller, à qui il soumettait son idée, lui fit remarquer que tout avait déjà été examiné à la loupe.

— Je sais, fit Bergame, mais je pense à Selma. Pourquoi ne rentrerait-elle pas chez elle, subitement ?

— J’en doute, mais d’accord, allez-y avec Royer. Je préfère que vous soyez deux.

Les deux policiers se rendirent donc rue de Montreuil et retrouvèrent l’appartement à peu près dans l’état où il était la veille. Les policiers, en fouillant partout, avaient simplement augmenté encore le désordre.

— C’est déprimant ! constata Royer.

Il erra au hasard dans les pièces tandis que Bergame examinait une fois de plus les papiers dans les tiroirs d’un petit secrétaire ancien au style très différent de celui du reste du mobilier.

Royer le rejoignit, retirant son manteau pour le jeter sur un fauteuil.

— Il fait chaud ici ! Qu’est-ce que tu espères trouver ? Quelle est ton idée, encore ?

Bergame ne releva pas la tête.

— Selma ! lâcha-t-il simplement.

— Quoi, Selma ?

— Je pense que si elle est vivante et libre, elle viendra peut-être d’abord ici, avant de se présenter à la police.

Royer s’approcha de la fenêtre.

— Il fait nuit, remarqua-t-il doucement. Il va être huit heures. Si nous laissons la lumière allumée, Selma la verra et ne montera peut-être pas… si toutefois elle a l’intention de venir ici, ce dont je doute !

Bergame soupira et alla éteindre l’unique lampe qu’il avait allumée. Les volets métalliques n’étaient pas fermés et la lumière de la rue éclaira faiblement la salle de séjour.

— Maintenant, fit Royer, on n’y voit plus assez pour continuer nos recherches !

Bergame haussa les épaules.

— Je ne crois pas qu’on trouve du nouveau après le travail de nos « spécialistes » ! De toute façon, j’ai une petite lampe électrique.

Il alla s’asseoir dans un fauteuil, ajoutant :

— Je t’ai dit que je suis venu ici pour Selma.

— Pourquoi n’as-tu pas expliqué ça au patron ?

— Je lui en ai parlé, mais il est comme toi, il croit cette fille coupable, non pas d’avoir tué son mari, mais en tout cas d’avoir foutu le bordel ici avant de disparaître volontairement et sans intention de revenir.

— Pourquoi m’accuses-tu de croire ça ? Je pense plutôt qu’elle est morte, ou retenue je ne sais où !

— Pourquoi, d’après toi ? Pourquoi l’aurait-on tuée ou emmenée ?

— Tout ça n’a peut-être rien à voir avec le passage de Grégory au Maxi, c’est peut-être un simple concours de circonstances…

— Je n’en crois rien ! Grégory savait qu’il y avait un rapport entre sa nuit et la disparition de sa femme, puisque c’est son ami Bastien qu’il a appelé au secours ! Et tu oublies le coup de téléphone qu’il a reçu à la banque, peu après 9 heures ! D’après son chef de service, c’était un homme qui le demandait et il aurait raccroché dès que Grégory s’est annoncé ! Grégory n’avait pas l’air de comprendre ce

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