La fabrique du livre by Bessard-Banquy Olivier

La fabrique du livre by Bessard-Banquy Olivier

Auteur:Bessard-Banquy, Olivier
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai
Éditeur: Presses universitaires de Bordeaux
Publié: 2016-04-15T00:00:00+00:00


Max Fischer, le retour

Si Flammarion est bientôt libéré de toute poursuite, un autre dossier continue d’empoisonner ses années d’après-guerre – c’est le dossier Max Fischer. Une convention a été signée entre les Flammarion et Max Fischer à Lyon le 13 décembre 1940 avec effet rétroactif. « Les parties ont décidé d’un commun accord de mettre fin aux conventions qui les lient… » à partir du 1er juillet 1940, une convention comportant une clause de non-concurrence pour Max Fischer qui doit courir jusqu’au 31 décembre 1942, valable en France et non à l’étranger. En échange de quoi Max Fischer reçoit comme indemnités exceptionnelles un million six cent mille francs. « Pour solde de tous comptes existant entre les parties. »

La convention a-t-elle été passée à la demande de Max Fischer qui veut tout liquider avant de s’enfuir ? ou sous la pression de la maison Flammarion qui craint d’être dans la ligne de mire des Allemands avec un directeur littéraire israélite ? Après avoir été réfugié un temps à Salies-de-Béarn, Max Fischer a pris le parti de fuir au Portugal, à Lisbonne, en juin 1940. Il est revenu s’établir à Vichy et à Lyon en fin d’année, se croyant à l’abri de tout tracas. Il a même, semble-t-il, croisé quotidiennement Pierre Laval, un ami qu’il connaît bien. A-t-il compris le danger qui menaçait ? Les lois anti-juives de la rentrée 1940 lui ont-elles ouvert les yeux ? A-t-il été mis en garde par des gens bien informés ? Toujours est-il qu’il prend les bonnes dispositions et s’enfuit avant qu’il ne soit trop tard. Il part s’établir au Brésil. Réfugié à Rio, il travaille pour une structure qui s’appelle Americ Edit. Il a publié un grand nombre de livres français, sans doute plus d’une centaine, qu’il a vendus un peu partout sur le continent aux francophones réfugiés. Il a créé lui-même la marque avec le soutien de nombreuses institutions. Le 30 octobre 1944, Max Fischer rédige un courrier au président du Cercle de la librairie pour évoquer son action, pour dire qu’il tient à la disposition des éditeurs les sommes des droits sur les volumes vendus et surtout évoquer de grands projets de diffusion du livre français en Amérique du Sud, grâce notamment au soutien de l’imprimerie nationale brésilienne. L’affaire capote et Max Fischer rentre pour de bon en France, au cœur de la Libération, après avoir apuré ses comptes, grâce au soutien des Flammarion.

Pourtant, malgré les très belles lettres de protestation d’amitié envoyées depuis les Amériques par un Max très câlin auprès de ses patrons d’hier, l’ancien directeur littéraire se montre de plus en plus revendicatif et entame bientôt des poursuites pour dénoncer les conditions dans lesquelles les contrats entre eux ont été résiliés en 1940. Il estime avoir dû signer ces accords sous la contrainte des événements et il veut faire casser cette convention. Pour revenir en fonction et toucher des sommes perçues pour les années d’exploitation des titres amenés par lui-même ? ou simplement partir définitivement avec de très



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