[Konnar et Compagnie-1] Le Fils du Grand Konnar by Pelot Pierre

Auteur:Pelot,Pierre [Pelot,Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: Bragelonne Classic

7

Où le lecteur sensible va passer un mauvais quart d’heure, mais il est vrai qu’il peut sauter ce chapitre dans lequel rien d’important ne se joue au niveau de l’histoire proprement dite – car c’est à un spectacle navrant de débauche que nous l’invitons, ne lui accordant que le rôle peu reluisant de voyeur, aussi ne pourra-t-il pas dire qu’il n’avait pas été prévenu.

Ç’avait été, c’était encore, une sacrée fameuse fête, une chouette orgie, comme il n’y en avait pas eu depuis lurette belle dans ce château perdu au sommet des montagnes quelque part au pays des Héros. Niétro le Fidèle n’avait pas tout à fait tort : pareil événement remontait aux confins des temps. Il fut d’ailleurs, en tant qu’ancien et en dépit de sa vétusté, un des centres de la teufe. Disons qu’il fit son possible, ce qui se traduisit par baiser le cul nu de Pyne-à-Feu, au dessert (baiser dans le sens « déposer un baiser ») ; le reste du temps, il contempla, il commenta, et certains événements lui rappelèrent de délicieux souvenirs des jours heureux où il pouvait encore être acteur. Après avoir pris son dessert, il s’effondra sur la table et s’endormit épuisé parmi les reliefs des agapes. Point à la ligne.

Il est de fait que les autres participants ne ménagèrent ni leurs efforts, ni leur énergie, ni leur imagination.

On vit venir un régiment de danseuses, ainsi que des compagnes agréées et agréables pour tout le monde, y compris pour Pyne-à-Feu la Rubiconde, dite « Casque Blanc ». Les danseuses ne dansèrent guère (elles devaient s’y attendre) et se mélangèrent bien vite à tout ce brassage de culs, de cuisses, de seins, de ventres, de poitrails, de membres héroïques, de toutes sortes de chairs. On bâfra, on s’embarbouilla de graisse comme de sperme, ça giclait et ça glissait, ça dérapait même. C’était dantesque et satanique à souhait.

Paskan le vieux, secoué de tics comme jamais, dansa une gigue tout nu en compagnie d’une matrone qui l’étouffait entre ses seins peints en vert. Ouste de Servilie offrait son arrière-train à qui voulait en profiter, ce que fit Attelé le Barbare, à la barbare, et Ouste bouda. Le seigneur d’Orcourse en vint aux mains pour une joute amicale avec Shark Ozik, puis ils se calmèrent et terminèrent par un duel à coup de membres virils, qui se solda par un match nul lorsque les effets des aphrodisiaques s’estompèrent : et le final avait plutôt l’air d’une partie de pêche à la ligne. Mol le Béat baisa à tour de pine, secouru plus d’une fois par la poignée de son épée (magique, qui en gémit de contentement), braillant de vieilles complaintes de marins – car il avait été marin. Ab Leroux à la Peau Glabre se fit troncher dans tous les sens, et s’en occupa même tout seul, au milieu d’une virevolte effrénée de jeunes seins mignons, de petits culs biens ronds, de sexes humides aux toisons douillettes. Oldkhon aux Paroles Enchanteresses subjugua l’assemblée. Quant à Chibrac de

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