JFK - Le dernier témoin by William Reymond

Auteur:William Reymond [Reymond, William]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: calibre
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

44. Trahison

Depuis un an, Billie Sol luttait pour éviter la banqueroute. Au début 1962, il avait investi près de deux millions de dollars pour, comme l’avait dit Carter, « graisser la machine ». Et jsutement, le 24 janvier, le travail de lobbying de Carter et Jenkins vint à porter ses fruits.

— Une décision officielle entérinait la légalité de toutes mes transactions et estimait que toutes les enquêtes entamées à mon encontre pouvaient cesser. On me demandait seulement de prouver que mon but premier avait été la location et non l’acquisition. Comme mon avocat avait anticipé ce type d’interrogation, il me restait seulement à présenter les justificatifs prouvant que j’avais versé d’avance un an de loyer. Je respirais enfin.

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Un répit de courte durée. Le 5 avril 1962, alors que Billie Sol s’apprêtait à célébrer sa victoire, Bobby Kennedy lança une nouvelle attaque contre lui.

— Je n’avais pas répondu à son invitation, analyse aujourd’hui Estes, et il avait dû mal le prendre. Résultat, on me mit en accusation pour entorse à la législation commerciale inter-États. Cela n’avait aucun rapport avec la culture du coton mais, de peur du scandale, Orville Freeman prit la décision d’annuler de manière définitive l’ensemble de mes transferts d’autorisation. En un instant, tous mes espoirs s’écroulaient. Je n’étais plus dans une impasse mais au bord du gouffre.

La décision étant irrévocable, les dégâts financiers allaient se révéler énormes. Au-delà de l’argent investi dans la bataille juridique et du lobbying des derniers mois, Billie Sol avait aussi consacré plusieurs dizaines de millions de dollars à la location, l’achat et l’irrigation des parcelles à coton. En lui retirant tout, on le ruinait. Et Billie Sol comprit aussi que Johnson, sous la menace des Kennedy, était prêt à tout.

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— Freeman était un proche de Lyndon, explique Estes. Pris dans une situation qui lui échappait, il avait choisi de sauver sa tête en tranchant la mienne. Avec le recul et les confidences de certains cadres du département, j’ai même aujourd’hui la certitude que c’est Lyndon lui-même qui avait demandé à Freeman l’annulation. Pour qu’on n’accuse pas un des siens de me favoriser. Pour ne pas se retrouver dans l’œil du cyclone. Et parce que, bien informé, Lyndon n’ignorait rien de la détermination de Bobby à me mettre sous pression pour me contraindre à collaborer. Lyndon pensait qu’une fois mes autorisations supprimées, l’affaire serait automatiquement enterrée. Il se trompait.

Le vice-président venait de trahir Billie Sol. Ce n’était pas la dernière fois.

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