Influence & manipulation by Cialdini Robert

Influence & manipulation by Cialdini Robert

Auteur:Cialdini,Robert [Cialdini,Robert]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: First
Publié: 1993-07-15T07:50:08+00:00


SCHÉMA 1

FLUCTUATION DANS LE NOMBRE DE SUICIDES SURVENUS AVANT, PENDANT, ET APRÈS LE MOIS OÙ A PARU LA NOUVELLE DE SUICIDE

Ces chiffres soulèvent un problème éthique fondamental. Les suicides qui suivent ces articles représentent des morts supplémentaires. Après une flambée initiale, le taux de suicides ne retombe pas en dessous des niveaux antérieurs ; il revient simplement à la normale. Ces statistiques devraient faire réfléchir les rédacteurs en chef qui s’empressent de mettre à la une les suicides les plus sensationnels. Si les découvertes de Phillips sont toujours valables, et il n’y a aucune raison de penser le contraire, ces articles peuvent provoquer la mort de dizaines de personnes. Des données plus récentes indiquent qu’outre les journalistes de la presse écrite, ceux de la télévision ont des raisons de s’inquiéter de la façon dont ils présentent les nouvelles de suicide. Phillips et Kenneth Bollen ont rapporté qu’entre 1972 et 1976, chaque suicide largement répercuté était suivi la semaine suivante d’une hausse moyenne de trente-cinq suicides par rapport aux prévisions[62].

Quand Phillips examina les statistiques pour vérifier cette intuition, il trouva en effet que le nombre de passagers tués dans les accidents graves survenus dans les avions de ligne varie dans une proportion de un à trois selon que l’accident a eu lieu une semaine après la publication d’une nouvelle de suicide ou une semaine avant. Le même phénomène se retrouve dans les statistiques des accidents de la route, et confirme l’efficacité meurtrière des accidents survenus après la publication du compte rendu d’un suicide : les automobilistes victimes d’accidents mortels recensés après un suicide ayant fait la une des journaux meurent quatre fois plus rapidement que la normale.

Une autre particularité peut être déduite de la théorie de Phillips. Si la multiplication des accidents correspond réellement à des morts imitatives, les imitateurs imiteront plus probablement les suicides d’individus qui leur sont semblables. D’après le principe de la preuve sociale, nous utilisons les informations dont nous disposons sur la conduite des autres pour déterminer notre propre conduite. Mais comme l’expérience du portefeuille l’a montré, nous sommes davantage influencés par les actes d’individus semblables à nous.

Par conséquent, suivant le raisonnement de Phillips, si le principe de preuve sociale est à la base du phénomène, il devrait y avoir quelque rapport de similarité entre la victime du suicide retentissant et ceux qui provoquent les accidents ultérieurs. Pensant que la corrélation serait plus simple à établir concernant les accidents où n’est impliquée qu’une seule voiture ne transportant que le seul chauffeur, Phillips compara l’âge du suicidé et l’âge des automobilistes tués solitairement juste après la parution de la nouvelle. Son intuition se révéla juste une fois de plus. Lorsque les journaux annonçaient la mort d’un jeune, c’étaient les jeunes conducteurs qui précipitaient leurs voitures contre un arbre, ou un poteau, ou les jetaient dans un fossé, avec des conséquences fatales, mais quand la nouvelle concernait le suicide d’une personne plus âgée, c’étaient des conducteurs d’âge mur qui périssaient dans de tels accidents.

Cette dernière statistique est selon moi sans réplique.



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