Histoires de l'an 2000 by Collectif

Histoires de l'an 2000 by Collectif

Auteur:Collectif [Collectif]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science fiction
Publié: 2012-05-05T14:22:11+00:00


« Salauds ! Laissez-moi sortir d’ici ! Je vous tuerai ! »

Carl Hodges se débattait furieusement entre ses liens. Il se souvenait enfin. Il savait ce qu’avait fait la bande de jeunes qui le retenaient prisonnier.

« Espèces de lézards décervelés ! Laissez-moi sortir d’ici ! Vous avez détruit Brooklyn Dôme. Il faut que je retourne travailler pour stabiliser les échanges avant qu’il n’y ait une autre catastrophe. Laissez-moi sortir d’ici ! »

Ils se reculèrent. Leurs sourires s’effacèrent devant la colère de Carl Hodges. Le plus grand d’entre eux répliqua, avec une pointe de ressentiment :

« T’en fais pas, papa. Ce n’étaient pas de vraies gens. Rien que des technocrates, des objectivistes, des fascistes et tout.

— Oui, c’étaient des techs. Et la ville a besoin de techs. Ce sont les gens avec des boulots de tech qui font marcher la ville. Ne l’oubliez pas. »

Le grand type se pencha sur lui. Il rayonnait.

« Je me rappelle mes bandes. Ce sont les objectivistes qui ont fait passer la loi disant que la stérilisation obligatoire des femmes ne peut être levée qu’en payant cinq cents dollars pour l’opération. Si jamais je veux me marier il faudra donc que j’économise cinq cents dollars pour que ma femme ait un enfant. Ils veulent tous nous anéantir. Personne ne dispose de tant d’argent, sauf les techs. La prochaine génération, on aura tous disparu. On ne fait que se défendre en les détruisant à notre tour.

— Oui, et nous ça va plus vite, pouffa un gamin. Boum !

— Les objectivistes ont fait passer cette loi légalement. Alors pourquoi ne pas réunir suffisamment de suffrages pour la faire abroger ? demanda Carl Hodges.

— On nous a expédiés dans les bleds. On n’a plus le droit de voter. Tu parles comme un objectiviste. Tu crois peut-être que tous ceux qui n’ont pas d’argent doivent disparaître ?

— Je crois que tous ceux qui n’ont pas de cervelle doivent disparaître ! répondit Carl Hodges d’un ton hargneux. Vos mères n’auraient pas payé dix cents pour vous avoir. Dommage que cette loi n’ait pas été votée plus tôt.

— Un génocide. (Le plus grand de la bande le frappa sur la bouche.) Et on a été gentils avec toi. Avec toi ! »

Il se retourna et cracha par terre d’un air dégoûté.

Les autres s’avancèrent.

« Du calme ! »

Le chef s’interposa. Puis il s’adressa à Carl :

« Nous ne voulons pas te faire de mal. Tu nous as appris des choses ; tu es un très bon professeur. Tu auras tout ce que tu veux. De l’argent d’abord. Tu resteras ici jusqu’à ce que tu aies assez d’argent pour payer ta liberté. Ça te coûtera cinq dollars. C’est moins cher que cinq cents dollars pour avoir le droit de naître. C’est une bonne affaire, non ? »

Les gosses qui se pressaient derrière le chef s’esclaffèrent, puis leurs rires s’enflèrent tandis que, petit à petit, ils commençaient à comprendre. Après quelques lourdes plaisanteries, ils le détachèrent et s’en allèrent, le laissant enfermé dans une étroite chambre sans fenêtre.



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