Histoire politique des services secrets français by Roger Faligot & Jean Guisnel & Rémi Kauffer

Histoire politique des services secrets français by Roger Faligot & Jean Guisnel & Rémi Kauffer

Auteur:Roger Faligot & Jean Guisnel & Rémi Kauffer [Faligot, Roger & Guisnel, Jean & Kauffer, Rémi]
La langue: fra
Format: epub
Tags: det_, histoire, Politique, Espionnage, France
ISBN: 9782707178565
Éditeur: La Découverte
Publié: 2013-11-13T23:00:00+00:00


Le sang coule à Paris

Après son tropisme pro-israélien des années 1940-1960 qui l’a entre autres conduite à la malheureuse expédition de Suez de 1956, la gauche connaît depuis une décennie son parfait contraire : le tropisme propalestinien. S’ajoutant à un sentiment anticolonialiste et tiers-mondiste très puissant né pour une bonne part du désir inconscient d’exorciser le souvenir de la guerre d’Algérie, il lui a fait perdre beaucoup de temps sur la compréhension des subtilités moyen-orientales. Le Baas irakien de Saddam Hussein continue par exemple à figurer parmi les partis amis de l’Internationale socialiste et s’ils n’ont pas les yeux de Chimène pour son frère ennemi le Baas syrien d’Hafez al-Assad, les nouveaux dirigeants préfèrent regarder dans d’autres directions. Pas longtemps heureusement, car les faits, c’est-à-dire les attentats antifrançais, sont têtus et le président Mitterrand est très vite conscient de leur gravité [▷ p. 421].

Pierre Marion aussi, qui va impulser l’émergence d’un service antiterroriste à la DGSE sous la direction du colonel Joseph Fourrier [▷ p. 402]. En rencontrant à deux reprises Rifaat al-Assad, le frère et l’exécuteur des basses œuvres du dictateur syrien, en compagnie de François de Grossouvre, en osant lui dire face à face que Sabri al-Banna, alias « Abou Nidal », chef du groupe palestinien le plus extrémiste, se trouve à Damas et que la responsabilité du régime baasiste dans les attentats qu’il commet est engagée de ce fait, le directeur général s’attire le respect d’une Piscine qu’il avait traumatisée par la brutalité de sa prise de pouvoir. Même dans l’entourage de Marenches, cette marque de courage physique est appréciée. On appréciera, de même, cette rencontre discrète avec le chef de l’ISI (Inter-Services Intelligence), les renseignements militaires pakistanais, qui aboutira à la création d’une station d’interceptions électromagnétiques française au Pakistan. Dirigées contre l’URSS, ses écoutes ou plutôt leurs résultats seront partagés entre la Piscine et l’ISI10. Mais le déchiffrage se fait encore à la main, le SDECE ne disposant, en 1981, que d’un ordinateur dévolu à l’établissement des fiches de paie. Depuis 1979, le CEGETI (Centre électronique de gestion, d’études et de traitement de l’information) de la Préfecture de police gère il est vrai en temps réel plusieurs fichiers, dont un pour le compte de la DST et l’autre pour celui de la DGSE11.

Reste le drame du 9 août 1982 dans le quartier du Marais à Paris, quand plusieurs hommes armés font irruption peu après 13 heures au 7 de la rue des Rosiers, dans le restaurant Goldenberg, fleuron de la gastronomie juive, lancent une grenade et mitraillent au hasard, tuant six consommateurs et en blessant vingt-deux autres. Naturellement, l’attentat antisémite choque l’opinion publique. Sur ce, l’Élysée annonce avoir confié une enquête parallèle à celle de la Brigade criminelle… aux gendarmes de la garde présidentielle, dirigée par le commandant Christian Prouteau et son adjoint le capitaine Paul Barril.

Qui a tué rue des Rosiers ? La religion du ministre de l’Intérieur est faite d’avance. Pour Gaston Defferre, l’attentat ne saurait provenir, complexe d’Allende oblige, que de l’extrême droite française.



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