Histoire des colonisations by Histoire

Histoire des colonisations by Histoire

Auteur:Histoire [Histoire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire, Colonialisme
ISBN: 9782020183819
Amazon: 2020183811
Éditeur: Seuil
Publié: 1994-12-14T23:00:00+00:00


L’Histoire revisitée : en Inde, la vision de K.M. Panikkar

La vision des vaincus, pour l’Asie et l’Inde en particulier, a été l’objet d’une véritable synthèse 1 — la première du genre, semble-t-il, œuvre de l’Indien K.M. Panikkar : L’Asie et la Domination occidentale. Ce travail fut entrepris durant les années 1930, donc avant l’indépendance de ce pays, et achevé en 1953.

Sa périodisation des quatre cent cinquante années qui sont comprises entre l’arrivée de Vasco de Gama en 1498 et le départ des forces britanniques de l’Inde et de la Chine en 1947-1949 diffère quelque peu de la vision occidentale. Ses grands thèmes ne sont pas toujours les mêmes, la date de 1571, la bataille de Lépante, constituant, selon lui, le premier grand tournant. Jusque-là un élément essentiel de l’action des Européens — celle de l’idée d’une croisade contre l’Islam et d’un débordement stratégique de la puissance musulmane — disparut avec cette défaite de la flotte ottomane, faisant cesser la menace musulmane. Le souci européen de s’assurer le monopole du commerce des épices fit place, en cent ans, à celui d’importer des textiles, du thé — et, pour l’Angleterre après sa révolution industrielle, de trouver des débouchés pour ses produits manufacturés, ou de placer avantageusement ses capitaux. De religieux, les intérêts devinrent plus commerciaux et politiques, la prépondérance changeant de main, et passant des Portugais aux Hollandais, puis aux Français et aux Anglais.

Cette « période Vasco de Gama » se caractérisait par la domination des puissances maritimes sur les puissances continentales, par l’imposition d’échanges économiques à des communautés dont l’activité essentielle avait reposé jusque-là sur la production agricole et les échanges intérieurs. Or, c’est la maîtrise de l’Atlantique qui commençait à commander le monde ; que l’Espagne la perde, avec le désastre de l’Invincible Armada, et ce furent les autres puissances qui prirent la relève. Ce qui est vrai pour expliquer le sort de l’Inde ou celui de l’Indonésie l’est aussi pour celui de la Chine ou celui du Japon, qui perdirent la liberté de leurs échanges avec la Malaisie, Formose, les Philippines, etc., la Chine étant soumise depuis le XVIe siècle à un véritable blocus — portugais, puis hollandais, puis anglais.

Une deuxième période, intermédiaire, selon la périodisation de K.M. Panikkar, commence aussi lorsque les Européens cessent d’être des croisés pour devenir des missionnaires. C’est l’époque de la Contre-Réforme qui enflamme ainsi des mystiques, tel saint François Xavier, une période courte, mais dont les caractères sont confirmés par l’effort missionnaire des protestants à la fin du XVIIIe siècle. Les relations entre l’Europe et l’Asie ont désormais donné place à un système de rapports entre pays indépendants, en vis-à-vis si l’on peut dire.

La troisième période qui s’annonce au milieu du XIXe siècle, « siècle d’Auguste des Empires européens d’Asie », est marquée par l’apparition de la Russie et des États-Unis dans le concert extrême-oriental. En accord avec les thèses de R.H. Tawney, dans Religion and the Growth of Capitalism, K.M. Panikkar juge que « puiser aux richesses de l’Orient par les étroites



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