Histoire de la Finlande by Histoire

Auteur:Histoire [Histoire]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 978-2-35815-026-2
Éditeur: Editions Glyphe
Publié: 2009-12-31T23:00:00+00:00

L'indépendance nationale

A PEINE PROCLAMÉE, l'indépendance du nouvel Etat finlandais est reconnue par plusieurs pays européens, en particulier par l'Allemagne. Le gouvernement de la Russie bolchevique, pressé par les événements et les nécessités de la lutte sur tous les fronts, la reconnaît lui-aussi quelques jours après. Par contre, les puissances de l'Entente s'abstiennent, comptant encore sur un rétablissement de la situation à Petrograd. Mais, reconnue ou non par les nations étrangères, l'indépendance finlandaise est encore très fragile. Rapidement la situation se détériore et ses premiers dirigeants doivent bientôt songer à sa défense par les armes, d'autant plus qu'au moment où le gouvernement provisoire s'installe, des dissensions éclatent entre les partis bourgeois et les socialistes qui viennent de perdre la majorité dont ils bénéficiaient jusque-là au Parlement. Tous les mouvements politiques sans nul doute sont d'accord pour exiger au besoin l'indépendance totale du pays, mais les éléments les plus radicaux des socialistes, enhardis par la victoire des bolcheviks russes en novembre 1917, veulent profiter de l'occasion inespérée qu'ils croient à portée de la main pour imposer une solution radicale conforme à leur idéologie, c'est-à-dire la création d'une République populaire. Leur aile gauche, travaillée par la propagande léniniste, assure qu'il faut en venir, au besoin par la force à cette solution, et procéder sans tarder à un coup d'Etat. Ses membres veulent faire à Helsinki ce que les bolcheviks ont réalisé peu de temps avant à Petrograd. C'est pourquoi, poussés par Lénine, les socialistes de gauche finlandais, qui déjà se proclament communistes, décrètent la grève générale et arment des « gardes rouges ». Passant à l'action, ils s'emparent de la capitale ainsi que d'un grand nombre de positions stratégiques. Le 28 janvier 1918, protégés par les baïonnettes des soldats russes demeurés dans le pays et qui sont encore au nombre de plusieurs dizaines de milliers, ils créent une république soviétique de Finlande et organisent partout, sur le modèle russe, des « conseils d'ouvriers, soldats et paysans.

Le gouvernement Svinhufvud, qui n'a à sa disposition ni forces armées, ni forces de police, doit se replier précipitamment vers l'intérieur du pays et abandonner aux communistes la capitale ainsi que toute la partie Sud-Ouest de la péninsule. Réfugié à Vaasa, il organise en hâte la résistance de la population nationaliste du Nord et du Centre, de manière à empêcher les « rouges » de conquérir le pays tout entier par simple effet de tâche d'huile. Sous la direction personnelle de l'énergique Svinhufvud, président du « Sénat de l'indépendance », et de Mannerheim, commandant en chef des forces gouvernementales, encore à constituer, on prépare la reconquête avec l'aide de matériels hétéroclites récupérés de-ci de-là. C'est la guerre civile.

Les nationalistes, presque absolument dépourvus de munitions, désarment par d'habiles coups de main les troupes russes demeurées en garnison dans les villes de l'intérieur et parviennent ainsi à se procurer quelques armes ainsi que des uniformes, des vivres et des moyens de transport. Sous la conduite du général Mannerheim ancien officier d'état-major du tsar, mais patriote ardent et militaire de talent,

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