Halimi à la plage - La femme engagée dans un transat by Catherine Valenti & Jean-Yves Le Naour

Halimi à la plage - La femme engagée dans un transat by Catherine Valenti & Jean-Yves Le Naour

Auteur:Catherine Valenti & Jean-Yves Le Naour [Valenti, Catherine & Naour, Jean-Yves Le]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Dunod
Publié: 2022-05-25T00:00:00+00:00


En fin de journée, les trois accusés ont passé un mauvais moment et leurs amis sont en colère. En sortant du palais, ils bousculent les militantes, distribuent gifles, injures, crachats. Le 3 mai au matin, quand Gisèle Halimi et sa jeune collègue Agnès Fichot reviennent au tribunal pour la seconde journée du procès, elles sont elles aussi accueillies avec violence. On les insulte : « Sales gouines ! Salopes ! Putains ! Enculées ! » Gisèle Halimi est attrapée au collet, on lui lance : « Si tu les fais condamner on aura ta peau. » Cela lui rappelle un peu l’Algérie. Elle ne s’en laisse pas conter et, dès l’ouverture de l’audience, elle demande la parole pour dénoncer les injures, les pressions, les menaces et les coups. Et, tandis qu’elle proteste, elle découvre qu’un des hommes qui l’a agressée est tranquillement installé dans le public ! Le président le fera évacuer.

Le temps des plaidoiries est venu. Gisèle Halimi regrette de n’avoir pu élever le débat à cause du président qui a congédié les grands témoins, et s’acharne à briser la théorie du consentement en prenant l’exemple des résistants dans les mains de la Gestapo. « Qui oserait dire que, parce que torturés, violentés, ayant parlé, ils ont en quelque sorte consenti au système de leurs bourreaux, qu’ils ont collaboré ? » À la pause de midi se produit une nouvelle agression de Gisèle Halimi, filmée par les caméras d’Antenne 2 dont l’envoyé spécial, Claude Sérillon est sidéré par le climat de violence. L’après-midi est réservé à la défense qui remet en cause le viol comme le traumatisme du viol et jette le doute sur les deux jeunes filles aux mœurs libérées. Gilbert Collard plaide déjà les circonstances atténuantes, même si ses clients se disent innocents, en les décrivant comme des « imbéciles » qui ne comprennent pas que quand une femme dit non c’est non. Ils se sont mépris, c’est tout. À 19 h 30, après deux heures de délibération, le verdict tombe : six ans pour celui qui a prémédité le viol et quatre ans pour les deux autres qu’il a « recrutés ». Le public se disperse sans heurts. Dehors, des CRS ont été déployés pour dissuader les amis des condamnés de se livrer à la violence.



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