Garibaldi by Histoire

Garibaldi by Histoire

Auteur:Histoire [Histoire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: 2015-12-04T14:56:23.033000+01:00
Éditeur: Fayard
Publié: 2015-11-25T23:00:00+00:00


Le retour de Garibaldi

L’ermite de Caprera a suivi de loin ces événements jusqu’au moment où – c’est la troisième fois – il a reçu une convocation de Cavour l’invitant à se rendre à Turin pour une rencontre dont l’urgence paraît ne devoir souffrir aucun contretemps. La conversation entre les deux hommes porte sur deux points essentiels : l’organisation d’une insurrection dans les duchés devant servir d’étincelle susceptible de mettre le feu aux poudres, et la mise sur pied d’un corps de volontaires dont le chef des chemises rouges prendrait le commandement. Napoléon III a demandé en effet à son allié l’exclusion de corps francs irréguliers dans le conflit qui s’annonce. Victor-Emmanuel cherche surtout à temporiser. Ne pas froisser l’empereur en passant outre à ses exigences et offrir à Garibaldi un os à ronger, en attendant qu’il puisse éventuellement, dans l’euphorie de la victoire, élargir le recrutement de son unité. Celle-ci sera donc formée d’un corps régulier, sans doute une compagnie de bersagliers et de gardes nationaux, baptisés chasseurs des Alpes. Les exilés en provenance du royaume de Lombardie-Vénitie, toujours vassal de l’Autriche, seront autorisés à s’y enrôler.

Garibaldi exulte. Non seulement la guerre apparaît imminente, mais on lui confie une unité régulière de l’armée piémontaise. Des milliers de volontaires se pressent aux portes des bureaux d’engagement, à Gênes et à Turin, pour servir sous les ordres du héros des Deux-Mondes. Garibaldi écrit à son ami Cuneo : « Je crois infaillible un mouvement tel qu’on n’en a pas vu en Italie depuis vingt siècles. […] Je vais pouvoir encore marcher à la tête de nos jeunes gens, et mon âme, je la ressens comme plus robuste que jamais. […] Je suis plein de confiance sur les événements à venir. L’Italie sera digne de son glorieux passé ! Et aussi géant que son passé sera le déroulement des prochains jours. »

Les premiers à s’engager appartiennent aux milieux intellectuels et à la noblesse libérale. Ils ne tardent pas à entraîner les autres, si bien que les réticents ou les réfractaires sont l’objet de moqueries, parfois de voies de fait exercées par plus audacieux ou moins concernés qu’eux-mêmes. Le flux des arrivées est tel que Cavour doit réviser son plan. Plus question d’insurrection dans les duchés, une bonne provocation suffira. Certes, l’entente avec la France exige que l’Autriche attaque la première. Mais que le gouvernement sarde décide d’enrôler une fraction importante des volontaires dans l’armée régulière et l’Autriche donnera dans le chiffon rouge.

En attendant, le rôle de Garibaldi se précise. En mars 1859, l’ancien corsaire est nommé major général de l’armée sarde ; mais le 17 ce n’est pas lui qui reçoit le commandement officiel des chasseurs des Alpes. La charge revient au général Enrico Cialdini. On demande au Niçois à la fois de « paraître et de ne pas paraître », autrement dit d’attirer grâce à son charisme et à sa popularité de nombreux volontaires, mais en se montrant le moins possible, de façon à « ne pas porter ombrage à la diplomatie ».



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