galaxie 63 by collectif

Auteur:collectif [Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2013-12-14T05:00:00+00:00

Plateau, l’an 2583.

Plateau était une sereine boule d’argent suspendue dans l’espace. Hooker stoppa non loin de la planète, sans adopter d’orbite définie. Il entreprit de scruter la surface.

Où était le Mont Bellevue ? Impossible de le repérer. Il orienta le vaisseau pour effectuer le tour de la planète… retard énervant pour un homme impatient. Puis il pensa à activer son récepteur radio. Il le coupa net parce que les voix de Plateau, autoritaires, ne cessaient de lui dicter sa conduite à venir. Maintenant, il pouvait se guider sur leurs appels.

«… appelons Douglas Hooker. Douglas Hooker, répondez, s’il vous plaît ? Avez-vous besoin de secours ? Les Nations Unies prétendent que vous occupez un bâtiment volé. Est-ce exact ? Il vous faudra des appareils de rentrée atmosphérique pour vous poser. Êtes-vous en mesure de choisir une orbite définie pour que les auxiliaires vous trouvent ? Douglas Hooker…»

Hooker se pencha, attentif, sur le champ argenté que présentait son écran de vision. C’était là qu’aurait dû se trouver le Mont Bellevue, selon son radiogoniomètre. Alors où était-il donc ?

Dans la brume bien sûr ! La vapeur d’eau. Il devait y avoir du brouillard ou de la pluie. Hooker sourit.

Il descendit rapidement dans la brume derrière le bord à pic du plateau. Si des radiogoniomètres étaient braqués sur lui, il était pris ; mais que pouvait-on lui faire ? Impossible que des appareils montés par des hommes l’approchent. Son champ-de-choc était aussi mortellement dangereux que les premiers modèles, à part la « poche inerte ». Il suffisait de le mettre en action.

Il n’entendait plus rien à la radio. On n’émettait pas dans sa direction. Bon.

Et il avait dépassé le bord de la montagne.

Il avait capté le message laser de Loeffler un an auparavant environ, calendrier de bord. Cela débordait d’une amitié meilleure, évidemment pour endormir les soupçons de Hooker. Mais Greg avait commis une grave erreur. Il avait aussi transmis des images de sa maison et des environs.

La maison de Loeffler ressemblait à son ancienne demeure sur la Terre. Elle était vaste, presque ostentatoire, et paraissait conçue pour s’intégrer au paysage, comme si elle avait poussé dans le sol. Loeffler ne vivait cependant plus au flanc d’une falaise. Il avait choisi un site dans un pays de collines, à quelques centaines de pieds du vide d’un côté, d’une rivière de l’autre. La rivière s’était creusé une gorge qui se déversait sur l’à-pic.

Hooker maintenait sa nef en pleine brume. Son propulseur devait répandre une lueur infernale ; mais il espérait avoir suffisamment descendu pour qu’elle soit noyée dans le brouillard. Il braqua la proue sur l’invisible Mont Bellevue et continua à faible allure.

Il fallait chercher une chute d’eau.

Elle ne serait peut-être pas visible à ce niveau. Elle pouvait se transformer en embruns et s’évaporer en altitude.

Quelque chose de noir et d’informe se dressa dans l’ombre moins dense. En même temps le radar de Hooker émit son signal aigu. Quelque chose de noir et d’immense, immense… Hooker cabra le vaisseau et augmenta la poussée. L’engin monta.

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